Certification de documents, d’œuvres d’art, bouteilles de vin, accès sécurisés, médicaments ou encore bulletins de vote… Tous ont en commun au moins une chose : le risque de contrefaçon ou de falsification, qui leur sont extrêmement dommageable. Jusqu’à récemment, il n’y avait pas de technologie infalsifiable et inimitable mais, depuis 2004, une start-up française affirme avoir trouvé LA solution… Et pourrait bien avoir raison. Mais recommençons depuis le début.

Source : http://prooftag.com
Source : http://prooftag.com

Le procédé désormais breveté des Code à Bulles™ est quelque chose de très basique puisqu’il s’agit tout simplement d’emprisonner de l’air. Jusqu’alors, les bulles d’air emprisonnées sous un film plastique étaient considérés comme un défaut de fabrication et l’on cherchait à les éliminer.
En 2004, Francis Bourrières et Clément Kaiser cherchent à développer une colle conductrice, et sont gênés par des bulles d’air qui s’y retrouvent emprisonnés. Ces bulles sont considérées comme un « chaos », elles sont en trois dimensions, avec différentes tailles et emplacements dans l’espace et sont plus ou moins nombreuses. En bref, incontrôlables et totalement aléatoires.

Il ne leur en fallait pas plus pour aboutir à Prooftag.

 C’est simple, mais il fallait y penser.

Le Code à Bulles™  se compose d’une petite pièce de plastique qui peut s’adapter à presque tous les supports. Or, sa force réside dans le fait qu’il est à l’heure actuelle impossible à reproduire, même par la société Prooftag qui les produit et les commercialise !
Aussi, pour faire simple, un code est créé aléatoirement, par exemple sur un support plastique, puis il est identifié numériquement et enregistré dans une base de données.
Dès lors, ce code unique sera associé à un identifiant lui aussi unique qui sera apposé sur l’objet concerné. La vérification peut se faire de manière numérique, via un lecteur de Code à Bulles™ dédié soit, soit de manière visuelle sur PC ou en flashant un code 2D avec un smartphone. Dans ce cas, un code «classique » (par exemple : 054GDR5PO4) est inscrit à côté du code à bulle. En cas de doute sur l’origine d’un produit, il suffit de recopier ce code sur un site internet dédié qui vous montrera alors l’image du code à bulles qui doit  correspondre. Le consommateur peut donc directement voir si l’emplacement des bulles correspond à l’image qu’il obtient sur son produit. Il existe même une application gratuite pour smartphone permettant de vérifier directement l’authenticité d’un code.

Atouts et limites du Code à Bulles™

Ces codes sont effectivement une technologie extrêmement sécurisante. Ils sont résistants aux chocs et restent identifiables même s’ils sont endommagés. Ils ne sont ni toxiques, ni solubles, résistent à des températures extrêmes (de -70° à +150°) et chaque code est supposé pouvoir durer au minimum 100 ans. Ayant contacté le Directeur Marketing, ce dernier m’a indiqué que les codes les moins chers se vendent à moins d’un centime d’euros pièce, les plus chers ne dépassant pas 0,50€, cela en fonction des volumes et des designs souhaités. De plus, en cas de vol  de codes ou de constat d’utilisation frauduleuse, un code compromis pourrait être blacklisté.

 Devant ces atouts, les limites sont bien maigres, car l’immense force de ce produit réside dans l’impossibilité de sa reproduction ; et bien que les faussaires puissent peut-être un jour réussir à les reproduire, la technologie reste aujourd’hui infalsifiable.

Toutefois, ce procédé d’identification reste grandement dépendant de l’accès aux bases de données de l’entreprise qui conserve les codes pour une identification éventuelle. Or, en cas de piratage ou d’indisponibilité de cette base de données, l’identification est impactée. De même, une entreprise pourrait demander à pouvoir effectuer l’identification sur son propre site internet, mais cela la confronte au risque d’un faussaire qui créerait un site similaire avec une identification de ses produits frauduleux. On pourrait imaginer qu’un faussaire puisse réutiliser des tags de produits officiels sur des contrefaçons car si le code lui-même est infalsifiable, son utilisation peut être frauduleuse, mais une telle fraude ne pourrait pas se développer à grande échelle, alors que cela serait possible avec les procédés de sécurisation « classique ». Pour parer à cette éventualité Prooftag a pris le soin de produire ses scellés de sécurité sur des matériaux spécifiques, se détruisant lors d’une tentative d’arrachement.
Aussi, de plus en plus d’Etats ont recours à ces Code à Bulles™  pour sécuriser des documents, comme par exemple la Côte d’Ivoire qui utilise désormais ces codes pour authentifier les diplômes universitaires, ce qui évite la contrefaçon et permet aux élèves diplômés de faire reconnaitre leur titres universitaires. Il reste bien sûr possible d’obtenir frauduleusement un diplôme comportant un code à bulle et la sécurité absolue reste impossible, mais le code lui-même n’aurait pas été falsifié, ni n’aurait été falsifiable.
 
 Adrien Laurent  

Etudiant en Master 2 Droit de l’économie numérique

A propos de Adrien Laurent