La robotique se définit comme une science qui étudie les systèmes électromécaniques, actionnés et contrôlés par le biais d’un ensemble de logiciels leur conférant une intelligence dite artificielle. Classée jusqu’en 1960 comme relevant plus de la science-fiction que de la réalité, le terme robotique a été introduit dans la littérature en 1942 par Isaac Asimov dans son livre intitulé Runaround. Il y énonce les « trois règles de la robotique » qui deviendront par la suite « les trois lois de la robotique ».
Selon lui, un robot devrait obéir aux lois suivantes :
- Première Loi : Un robot ne doit pas porter atteinte à un être humain ni, en restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.
- Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par un être humain sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la Première Loi.
- Troisième Loi : Un robot doit chercher à protéger son existence dans la mesure où cette protection n’entre pas en contradiction avec la Première Loi ou la Deuxième Loi.
Plus tard, sous l’inspiration du film de Science Fiction blockbuster I-Robot avec Will Smith, ces trois lois de la robotique se révèlent incomplètes et bien limitées. En effet, dans l’œuvre d’Asimov apparaissent deux robots particuliers, R. Daneel Olivaw et R. Giskard Reventlov. Par leurs réflexions, ils mettent en évidence la menace éventuelle des robots et arrivent à la conclusion que ceux-ci doivent aussi considérer la protection de l’humanité dans son ensemble. Aussi, les lois sur les robots sont-elles reconsidérées comme suit :
- Loi Zéro : Un robot ne peut nuire à l’humanité ni en restant passif ni en permettant que l’humanité souffre d’un mal.
Les trois lois sont donc modifiées comme suit :
- Première Loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger, sauf en cas de contradiction avec la Loi Zéro.
- Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Loi Zéro ou la Première Loi.
- Troisième Loi : Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’est pas en contradiction avec la Loi Zéro, la Première ou la Deuxième Loi.
Les considérations de la Loi Zéro donnent désormais le droit aux robots de s’attaquer à des hommes, si ceux-ci mettent l’humanité en danger. L’interprétation de cette loi zéro nous interpelle, au vu des évolutions actuelles dans le monde du numérique et surtout de l’automatique.
Le jeudi 16 mai 2013, l’humanité toute entière assiste au vol sans pilote d’un hélicoptère civil de série. Dans le plus grand secret, Eurocopter a développé ce démonstrateur qui fait appel à un des fleurons de sa gamme, l’EC 145. Cet engin devra désormais faire partie des équipements civils et militaires de certaines puissances.
Le concept d’un hélicoptère autonome nous semble complexe, lorsqu’on imagine la difficulté qui réside dans la maîtrise des commandes de vol très complexes d’un hélicoptère par rapport à celles d’un avion. Doter cet engin d’une telle « intelligence », doublée d’une parfaite autonomie ne nous laisse pas indifférents.
Dans l’industrie automobile, le concept de voiture autonome avance à pas de géant, malgré quelques limites dans sa mise en œuvre. Au stade actuel des avancées technologiques, le véhicule est capable de se garer automatiquement, de façon autonome, peut gérer la route et ses panneaux, ainsi que les autres véhicules, les piétons, les travaux, la météo, les accidents, etc ; toutefois, l’une des limitations du système reste entre autres son incapacité à réagir aux gestes d’un agent de police faisant la circulation.
Des avancées technologiques comme les deux exemples précités, sont très nombreuses aujourd’hui. Toutefois, si l’objectif de cette évolution vise la recherche du bien-être de l’homme, la menace semble se trouver ailleurs. François Rabelais le disait déjà : « Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme ». Tout en faisant mienne cette pensée de Rabelais, je pense que la menace d’un asservissement de l’homme à court terme est grande, sans compter les effets induits qui découleront d’un chômage accru, du fait de l’accaparement de tous les postes de travail par les machines.