Le Cameroun, pays dit en voie de développement n’est pas resté en marge de cette nouvelle pratique, mieux encore, cette culture économique  qu’est le commerce électronique.
L’aventure commence en janvier 2010 lorsque deux entreprises locales, MTN et Afriland First Bank exerçant respectivement dans la téléphonie mobile et les services bancaires signent un partenariat pour développer un nouveau produit : le « mobile money » grâce auquel les abonnés de MTN pourraient effectuer diverses opérations par téléphone, notamment le transfert d’argent, l’achat des crédits de communication, les transactions auprès  des partenaires agréés tels que les supermarchés, les pharmacies, les restaurants, les librairies, les stations-services.
A la création du projet, le service devait se limiter aux abonnés MTN et Afriland qui revendiquent l’un et l’autre d’importantes parts de marchés dans leur secteur respectif.
Pour avoir accès à ce service, les promoteurs de la nouvelle solution technologique indiquent qu’il suffit de se rendre dans une agence MTN ou dans un point Mobile Money, le client est invité à remplir une fiche d’enregistrement et diverses autres formalités telles que l’identification.

Toutefois, le projet ayant pris corps, la concurrence s’en est mêlée et les autres concurrents dont Orange Mobile Phone et d’autres banques s’y sont lancés. En plus des services initialement évoqués, l’on est passé à des solutions plus ouvertes ; désormais, avec l’ouverture du marché, le compte Mobile Money du client est gratuitement activé, et le nouvel usager peut alors effectuer les opérations telles que : «le transfert d’argent d’un compte Mobile Money vers un autre compte Mobile Money à partir du téléphone portable, le transfert d’argent d’un compte Mobile Money à un non titulaire de compte et l’achat de crédit de communication par un titulaire de compte Mobile Money pour un usage personnel ou pour le transférer à d’autres abonnés du réseau».
L’une des limites du projet est la réticence de plusieurs usagers sur les risques de sécurité des transactions, tant il est vrai que l’identification n’est pas systématique lors de l’acquisition d’une ligne téléphonique mobile, et l’intrusion des malfrats et autres pirates dans le réseau. Heureusement, de l’avis des compagnies de téléphonie mobile et des Responsables de la COBAC (Commission Bancaire d’Afrique Centrale), l’on affirme que ces différentes transactions sont sécurisées par des procédés tels que l’identification des clients a priori et a posteriori, la mise en place de codes Pin, l’authentification des transactions, la garantie de l’intégrité des données et l’intégration à la plateforme technique d’un système anti-blanchiment d’argent.
Il faudrait signaler en fin de compte que ce projet se présente comme «une alternative à la carte bancaire, à l’usage de la monnaie fiduciaire, à la fréquentation des guichets de banques», car le Mobile Money intègre les personnes non titulaires de comptes bancaires et se positionne de ce fait comme un instrument pouvant permettre de booster le taux de bancarisation du Cameroun, lequel culmine actuellement autour de 10% seulement.