Pour finir l’année, voici un résumé de quelques événements phares de l’année 2010 dans les nouvelles technologies et, plus précisément des événements sujets à bataille ou controverse.
La guerre de la mobilité
Ce combat sans merci se décompose en trois milices : celle des opérateurs, celle des fabricants d’appareils et celle des développeurs (de systèmes d’exploitation mobile, d’applications et de contenus numériques).
Le smartphone (ou le téléphone intelligent à écran tactile) est devenu le format dominant en 2010 (source : Strategy Analytics). Pour le troisième trimestre 2010, les cinq marques leaders mondiaux sont Nokia, Apple, RIM, Sony Ericsson et HTC. Dans la déferlante de cette success story, deux entrants non anodins ont tenté de s’immiscer sur le marché : Google avec le Nexus One lancé mondialement en janvier et Microsoft avec le KIN lancé aux États-Unis en avril.
Si Microsoft a choisi d’arrêter la commercialisation seulement 2,5 mois après le lancement, Google signe et persiste avec un nouveau smartphone disponible depuis quelques jours au Royaume-Uni : le Nexus S. Contrairement à la première version dont la production était à la charge de HTC, le Nexus S a été conçu par Samsung.
Concernant les systèmes d’exploitation mobiles, Symbian OS, Android, iOS et Blackberry OS sont les plus répandus au troisième trimestre avec la plus forte progression pour Android.
Les fonctionnalités (écran, caméra, GPS…) se rependent équitablement sur tous les téléphones récents. Un point important de différenciation est alors le nombre d’applications présents dans la boutique par défaut du système embarqué : 325 000 applications pour iOS (anciennement iPhone OS), 200 000 pour Android et 5 000 pour Windows Phone 7 (successeur de Windows Mobile).
Les boutiques d’applications représentent aussi une mainmise de la part des développeurs d’OS (système d’exploitation) sur l’offre d’applications et le contenu des mobiles. Pour contrebalancer cela, en juillet, le Congrès américain a autorisé sous certaines conditions le jealbreaking des appareils mobiles. Ce qui libéralise un peu plus ce marché et permet l’émergence légale de nouvelles boutiques. En Europe, il n’y a toujours rien dans ce sens.
La tablette informatique
Après l’ordinateur de bureau, l’ordinateur portable, l’ordinateur ultraportable (le netbook), l’aire de la tablette s’ouvre ! Exit clavier et souris ! Voici des années que les fabricants proposent des modèles sans grand succès, la faute aux logiciels mal adaptés à l’écran tactile. Mais c’était sans compter sur le célèbre fruit défendu, Apple. Pour la petite histoire, on apprendra qu’Apple avait le concept avant-même de sortir l’iPhone. L’iPhone et l’iPad sont nés du même projet. Mais Steve Jobs, le patron d’Apple, face à la maturité du marché, avait choisi de miser en 2007 d’abord sur le smartphone.
Après le lancement de l’iPad, plusieurs fabricants ont emboîté le pas (ou prévoient de le faire en 2011) principalement sous Android et Windows. Pour certaines personnalités IT outre-Atlantique, comme le rédacteur Walter Mossberg, l’iPad ou plus généralement la tablette informatique est un tueur de PC portable. Gadget ou tueur de PC ? Ce qui est sûr, c’est que la cohabitation est en marche.
La guerre des réseaux sociaux
Plus un jour passe sans que l’on vous parle de réseau social : Facebook et son demi-milliard d’amis potentiels, Twitter, MySpace, Windows Live… Les stars du microblogging vous poussent à la socialisation et à l’échange avec autrui. Plus d’amis, toujours plus !
Il y a ceux qui tentent de s’y frayer un chemin : Google Buzz, Apple Ping… Pour le premier, sous la pression des utilisateurs de Gmail (où le service a été associé), Google a été contraint de revoir ses paramètres de confidentialité. Quant à Apple Ping, le magasine Business Insider et la chaîne CNN le rangent parmi les plus grands flops technologiques de l’année 2010.
Il y a ceux qui sont plus subtiles. Comme Microsoft qui en plus d’être un des actionnaires de Facebook, a introduit des touches sociales progressivement dans ses services Windows Live durant l’année.
Mais la résistance s’organise. Les réseaux antisociaux sont là : soit sous forme de parodies des grands noms, soit en vous promettant une meilleure gestion de votre vie privée. Des groupes de résistance invitent au « suicide virtuel », autrement-dit à la suppression de votre identité virtuelle et sociale.
Toutefois, cela ne semble pas peser sur la tendance globale. Entre le concept de préservation de la vie privée et le processus quotidien de socialisation virtuelle et de partage, nombreux sont les internautes à pencher du second côté. D’après une étude de Médiamétrie au milieu de l’année 2010, plus de la moitié des internautes français étaient inscrits à au moins un site communautaire. Dans près de 80 % des cas, le but annoncé est de rester ou reprendre contact avec des proches ou des connaissances.
La guerre aux pirates
Créée il y a juste un an (le 31 décembre 2009), la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a envoyé ses premiers courriers de lutte contre le piratage des œuvres numériques en octobre dernier. Il est encore trop tôt pour chiffrer l’impact économique sur l’industrie musicale, cinématographique et du logiciel. Si l’efficacité comptable de la loi Création et Internet reste à prouver, un sondage BVA indique que « 53 % des pirates auraient ralenti ou cessé leurs téléchargements illégaux » dès l’adoption de la loi. Toutefois, ce chiffre est partiellement faussé par les pirates qui ne se reconnaissent pas comme tels car inconscients d’agir illégalement. D’après une autre étude d’universitaires rennais, ce serait 15 % des internautes qui auraient cessé d’utiliser les réseaux peer to peer.
La fin du triple play à 30 €
La hausse de la TVA prévue pour 2011 et la taxe visant à financer la suppression de la publicité sur l’audiovisuel public auront finalement eu raison de la barrière psycho-économique fixée à 30 € par Free il y a quelques années.
En décembre, Free, le concepteur français de la box Internet, présente une nouvelle box très design signée Philippe Starck, aux nouvelles fonctionnalités (Blu-ray, 3D, disque dur plus gros…) et aussi et surtout de nouveaux tarifs. Le fournisseur d’accès (et futur quatrième opérateur mobile) qui avait menacé il y a quelques mois d’augmenter ses prix face aux nouvelles taxes, passe donc à l’offensive. Toutefois pour limiter sa contribution à la taxe due au Cosip (Compte de soutien à l’industrie des programmes audiovisuels), Free prévoit de dissocier le service TV et de le proposer en option pour une modique somme (1,99 € TTC/mois). En dissociant la TV, Free évite également l’application du taux plein de TVA (19,6 %) sur le service TV. En effet, la loi de finances 2011 prévoit que le taux plein soit applicable sur l’intégralité du prix des offres triple plays (contre seulement la moitié du prix actuellement). En dissociant le service TV, Free sort donc du triple play et du champ d’application et évite le taux plein sur 1,99 € TTC.
En intégrant l’option TV en zone de dégroupage total, le nouveau tarif TTC applicable en février 2011 sera de 37,97 € avec la nouvelle Freebox et sera de 31,98 € avec la Freebox actuelle (contre 29,99 € actuellement).
Dans la mouvance, Orange, SFR et même Numericable (pourtant entant que câblo-opérateur non concerné par la hausse de la TVA) ont annoncé ces derniers jours une augmentation prochaine de quelques euros de leurs prix pratiqués.
Le triple play à 30 € vit donc ses dernières heures.
Les autres
En 2010, on aura aussi parlé de la libéralisation des jeux d’argent en ligne, de l’arrivé de la télévision 3D vers le grand public, de la déferlante WikiLeaks et sans doute bien d’autres choses plus ou moins palpitantes.
Ainsi s’achèvent cette année et cet article ! Bonne année 2011 à toutes et à tous et à l’année prochaine pour de nouvelles aventures !
Sources et articles intéressants :
ZDNet : Rétro 2010 – 8 débats qui ont fait l’actualité IT
ZDNet : Rétro 2010 – Les couacs technico-marketing de l’année en images
ZDNet : Rétro 2010 – Les grands lancements de l’année
Médiamétrie : les internautes et les réseaux sociaux
01net. : les internautes et HADOPI
Le Journal du Net : le marché des smartphones
Le Journal du Net : le marché des OS mobiles
businessMOBILE : les applications mobiles

Cette publication a un commentaire

  1. Fizaine pierre

    Selon l’Express, cette fin d’année n’a pas été incroyable en terme de vente de tablettes tactiles. Orange n’a vendu que 30 000 tablettes (20 000 iPad et 10 000 Samsung Tab). Pourtant les prix étaient assez agressifs (99€ pour la Samsung Tab, 149€ pour l’ipad). C’est malheureusement les abonnements 3G spécifiques aux tablettes qui restent très chers….. A quand le développement du wi-fi rural free acces ?

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