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The Walt Disney Company est une entreprise américaine fondée le 16 octobre 1923 à Los Angeles par Walt Disney et son frère Roy sous le nom de Disney Brothers Studio.

En 1937, Blanche-Neige et les Sept Nains sort au cinéma, c’est le premier long-métrage animé de l’histoire du cinéma. En 1955, le premier parc à thème Disneyland ouvre ses portes aux visiteurs en Californie. L’entreprise sera finalement renommée « The Walt Disney Company » en 1989.

Walt Disney est un dessinateur et producteur américain considéré comme un visionnaire et l’un des pionniers de l’animation moderne. Il a notamment introduit l’animation en couleur et le son synchronisé. Il est à l’origine de films d’animations considérés encore aujourd’hui comme des chefs-d’œuvre tel que Blanche-Neige, Pinocchio, Dumbo ou Bambi… Ce n’est pas seulement un visionnaire artistique, Walt Disney est également un homme d’affaires hors du commun. Il a très vite compris l’importance de diversifier ses activités, en créant le concept merchandising par exemple. Même après sa mort en 1966, l’entreprise a continué de refléter sa vision.

Aujourd’hui l’entreprise Disney est extrêmement diversifiée et est présente dans de nombreux secteurs comme le cinéma, la télévision, les parcs à thèmes, les produits dérivés et le streaming. En 2023, Disney était présent dans plus dans 100 pays dans le monde et son chiffre d’affaires s’élevait à 88,9 milliards de dollars.

 

Comment Disney a atteint cette hégémonie ?

 

Au début des années 2000, Disney est déjà un mastodonte du divertissement avec plus 70 productions à son actif mais l’entreprise souhaite s’étendre de plus en plus dans le cinéma. En une décennie, Disney va devenir le plus gros studio américain notamment grâce à de nombreuses acquisitions. En 2006, Disney va racheter Pixar pour 7,4 milliards de dollars, Marvel en 2009 pour 4 milliards, puis Lucasfilm en 2012 pour 4 milliards et détenir ainsi les droits de Star Wars. Disney s’impose comme le plus gros acteur du divertissement mondial mais c’est en 2019 avec le rachat de la 21st Century Fox pour 71,3 milliards de dollars que l’entreprise va accentuer sa domination sans partage sur le secteur. Ce rachat met fin au « Big Six » à savoir les 6 principaux studios qui se partageaient les parts de marché à Hollywood. Grâce à tous ces rachats, Disney possède les licences de Stars Wars, Avatar, Avengers, X-Men, Les Simpson, Indiana Jones, La planète des Singes ou encore Pirates des Caraïbes soit 27,5% des parts de marché du cinéma hollywoodien. Grâce au rachat de Lucasfilm, Disney possède également la plus grande entreprise d’effets spéciaux américaine, Industrial Light & Magic et a donc en quelques sortes le monopole des effets visuels à Hollywood. En résumé, si vous allez voir un film américain au cinéma, il y a plus d’1 chance sur 4 pour qu’il soit produit ou supervisé par Disney.

 

Ce sont toutes ces licences qui vont permettre à l’entreprise de vendre du merchandising, de créer des parcs à thème, de produire des jeux vidéo, des dessins animés, des séries, des films et de marquer encore plus son empreinte et son presque monopole sur l’imaginaire dans le monde. Aujourd’hui un simple cercle accompagné de 2 autres cercles plus petits sur le dessus suffit à nous faire comprendre qu’il est question de Disney, à l’image de la pomme croquée d’Apple, du swosh de Nike ou du M de McDonald’s.

 

Un monopole culturel dangereux

 

Le fait que la majorité des productions cinématographiques dépendent du géant américain est un problème et pose la question du risque de la standardisation. Avec de nombreux échecs commerciaux comme The Marvels, Jungle Cruise ou encore Wish, Disney a fait revenir son ancien PDG, Bob Iger, pour insuffler une nouvelle dynamique au studio. C’est pourquoi dorénavant, Disney souhaite se concentrer principalement sur des licences déjà existantes. Ainsi on voit apparaitre ces dernières années des remakes en live action de licences à succès comme Le roi Lion, Aladin, La petite sirène et prochainement Blanche-Neige et les Sept Nains ou encore Lilo et Stitch, très peux originaux mais qui jouent sur la nostalgie et assurent des millions d’entrées en salles. En ce sens, les parts de marché de l’entreprise ne font qu’augmenter au détriment des autres genres et des productions indépendantes qui sont délaissés par les spectateurs. Le style Disney devient en quelques sortes la « norme », on ne perçoit la culture qu’à travers un seul prisme, là où le cinéma engagé et la diversité des opinions se fait de plus en plus rare. Certains cinémas qui peinent à faire venir les gens en salle se retrouvent dépendants des productions Disney qui n’hésitent pas à demander jusqu’à 65% de leurs recettes. Disney ne semble donc pas prêt de s’arrêter à moins d’une prise de conscience collective de la population quant à l’importance d’une diversité de propositions artistiques et culturelles, dans le cinéma notamment mais également dans les séries, la télévision, les jeux vidéo etc…

 

Disney en France

 

Grâce à sa domination sans partage, Disney peut se permettre de chambouler les règles établies. Par exemple en France, les films Disney (comme tous films d’ailleurs) sont confrontés à ce que l’on appelle la chronologie des médias. Ce système vise à favoriser les chaînes et plateformes qui financent le plus le cinéma français. En résumé tout film sorti au cinéma doit attendre une certaine période avant de pouvoir être diffusé à la télé, en streaming ou d’être vendu en magasin. Par exemple, Canal+ (qui investit environ 210 millions d’euros par an dans le cinéma français) peut diffuser ses films 6 mois après leur sortie en salle alors que Disney (qui n’a investi que 13 millions d’euros en 2024 dans le cinéma français) doit attendre 17 mois. Évidemment, cela ne convient absolument pas au géant américain qui a déjà menacé de ne plus sortir ses films dans nos salles et de les mettre directement sur sa plateforme de streaming Disney+, cour circuitant ainsi cette chronologie des médias, ce qui serait absolument dramatique pour le chiffre d’affaires des cinémas français. Une renégociation de la chronologie des médias est donc prévue début 2025 qui pourrait bouleverser le cinéma français et mettre Disney à égalité avec Canal+, une première dans notre pays.

 

Jusqu’où peut aller Disney ?

 

L’entreprise américaine ne semble pas vouloir ralentir son expansion.  En effet, Disney possède des parcs à thèmes à travers le monde, des hôtels, des bateaux de croisières et bientôt… une ville Disney. En effet ce nouveau projet a pour but de créer une ville de toutes pièces baptisée « Cotino » à travers 1900 logements dans le désert californien. On ne parle pas d’hôtels ou de maison de vacances mais bien de quartiers résidentiels pour y vivre tout au long de l’année. Disney a prévu de construire des logements autour d’une oasis artificielle ainsi que des restaurants, des hôtels ou encore des boites de nuit, tout cela avec des activités Disney tout au long de l’année (spectacles, concerts etc…). Le prix d’achat estimé des maisons varierait entre 595 000 et 950 000 dollars par maison. Josh d’Amaro, président de Walt Disney Parks and Resorts explique « Nous savons qu’il existe une demande incroyable pour tout ce qui à trait à Disney. Nos fans continuent de chercher de nouvelles façons de s’engager avec nous, de garder Disney dans leur vie (…) Ici, vous pourrez faire partie de Disney à vie. ». Ce projet s’inscrit dans une volonté de Disney de créer une nouvelle division à part entière de ses activités, avec l’appui de la branche consacrée à ses parcs d’attractions. Mais pour l’instant, aucune date de début de construction n’a encore été annoncée.

 

Disney voit clairement ses ambitions à la hausse. Le projet Cotino ne semble être qu’un début. L’entreprise continue d’élargir son influence bien au-delà des écrans et des parcs d’attractions avec des projets ambitieux comme celui-ci qui illustre sa volonté de transformer des espaces de vie en véritables expériences Disney, où chaque détail est conçu pour refléter l’univers enchanteur de la marque. L’objectif est clair : imprégner durablement le quotidien de ceux qui choisiront d’y habiter. Avec de telles initiatives, Disney ne se contente plus de divertir, mais aspire à façonner des modes de vie.

 

 

https://culture.audencia.com/lempire-disney-et-le-danger-dun-monopole/

https://hitek.fr/actualite/un-quart-cinema-americain-appartient-disney_18878

https://www.mac4ever.com/culture/185900-disney-veut-bouleverser-la-chronologie-des-medias-en-france

https://www.tiktok.com/@hugodecrypte/video/7066156059093650694

https://usbeketrica.com/fr/article/disney-va-construire-des-quartiers-residentiels-pour-satisfaire-eternellement-ses-fans

 

 

 

 

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