Internet est rendu possible grâce à la grande quantité de câbles sous-marins reliant différents continents ou pays. La plupart de ces câbles relient des pays développés entre eux, puis leurs connexions sont transférées vers d’autres pays via la terre ou la mer.
C’est pourquoi, avec l’aide de l’Union européenne et pour chercher des connexions plus directes avec plusieurs pays, Ellalink a lancé en 2022 un câble qui relie des points d’atterrissage à Barcelone, Fortaleza, Funchal, Lisbonne, Madrid, Marseille, du côté européen, et à Praia, São Paulo, Sines et Rio de Janeiro en Amérique latine. Ce câble a la capacité d’offrir initialement 100 Tbps de capacité sur quatre points directs entre l’Europe et le Brésil, en reliant l’île de Madère et l’archipel du Cap-Vert.
Cofinancement qui permet le développement du projet :
Ce câble fait partie du programme BELLA de l’Union européenne qui vise à promouvoir les relations entre l’Europe et l’Amérique latine, une région qui partage avec l’Europe de la culture, les mêmes langues et des liens commerciaux solides. Grâce à un investissement de plus de 13 millions d’euros, l’objectif est de combler le fossé numérique entre les deux continents et de soutenir la transformation numérique dans plusieurs pays. De cette manière, il sera possible d’accroître et d’étendre l’écosystème numérique en Amérique latine et dans les Caraïbes. Cela permettra également de renforcer le réseau d’institutions éducatives et de réseaux académiques, favorisant ainsi les domaines tels que l’éducation, la science, la technologie et l’innovation dans les pays latino-américains.
Une partie des principaux avantages de ce câble, en plus de relier plusieurs villes d’Europe au nœud principal à Francfort et en Amérique latine, est que le temps de réponse entre les deux continents est également réduit d’environ 50 % jusqu’au nœud principal de Francfort, passant de plus de 100 millisecondes avant l’installation du câble, à environ 60 millisecondes, en comparaison avec les routes existantes jusqu’à présent. Les essais techniques réalisés ont confirmé la remarquable réduction de la latence de moins de 60 millisecondes de Fortaleza, au Brésil, à Sines, au Portugal. Cette amélioration significative de la latence aura un impact majeur sur le marché mondial de la performance Internet, bénéficiant notamment aux fournisseurs de contenu, aux entreprises d’informatique en nuage et aux acteurs du secteur financier.
Ceci est important car la latence est la nouvelle monnaie de notre monde numérisé, tout sera numérique partout, et chaque milliseconde compte lorsqu’il s’agit d’applications critiques pour différents éléments de notre vie, telles que la mobilité, les finances et la e-santé.
Plusieurs organismes sont impliqués :
En plus de l’Union européenne, plusieurs organismes sont impliqués. Ellalink n’est pas la seule entité impliquée dans le fonctionnement du câble. Ellalink gère le transport des données à travers l’Atlantique, tandis que IP Telecom fournit une connexion aux entreprises basées au Brésil et DE-CIX permet l’accès aux réseaux de fournisseurs de contenu et de services Internet, ainsi qu’aux réseaux d’entreprises en Europe.
Plus de projets de l’Union européenne à l’avenir :
La réalité est que l’Union européenne cherche à éviter des problèmes avec la connexion à internet sur le continent, c’est pourquoi, même s’il n’est pas encore en appel d’offres, le prochain câble sous-marin financé par l’UE est déjà en cours de planification. L’incident des Nord Stream 1 et 2 survenu début octobre 2022 a suscité une augmentation des préoccupations concernant la possibilité de dommages aux câbles sous-marins à fibre optique. De plus, le même mois, des coupures ont été détectées dans le sud de la France, affectant les principaux câbles reliant l’Asie, l’Europe et les États-Unis. Ces ruptures ont provoqué des pertes de données pour certains internautes et une augmentation de la latence lorsqu’ils visitaient des sites web. Les câbles sous-marins pouvaient être la cible de destruction de la part de la Russie. De plus, le Centre des Opérations, de Surveillance et d’Action Maritime de la Marine (COVAM) a observé trois détections de navires russes près de certains câbles sous-marins qui connectent numériquement l’Espagne et d’autres pays européens à l’extérieur. C’est pourquoi l’Union européenne souhaite poser un nouveau câble en mer Noire pour améliorer la connectivité avec la Géorgie et réduire la dépendance aux lignes qui passent par la Russie. Ce câble de 1100 kilomètres reliera les États membres de l’UE au Caucase via la mer Noire. De plus, un document de la commission européenne cité par ce média indique que le projet réduira au minimum la “dépendance régionale à l’égard de la connectivité par fibre optique terrestre qui transite par la Russie”. Le processus est encore à l’étape de conception et d’appel d’offres, mais il devrait commencer l’année prochaine.