Les tremblements de terre sont considérés comme l’un des phénomènes naturels les plus meurtriers, car ils sont presque impossibles à prévoir. Le récent tremblement de terre en Turquie, qui a tué plus de 46 000 personnes au total, en est un excellent exemple. Si la catastrophe avait pu être prévue à l’avance, le nombre de victimes aurait pu être évité ou du moins minimisé. C’est pourquoi les scientifiques travaillent depuis des décennies sur des technologies qui permettraient de prédire les tremblements de terre. Une étude récente a montré que les satellites GPS peuvent détecter les signes avant-coureurs de puissants tremblements de terre deux heures avant l’événement. C’est un délai suffisant pour alerter la population et prendre des mesures.
Comment le GPS peut aider à prévoir les tremblements de terre
Comme nous l’avons dit précédemment, les tremblements de terre sont causés par le mouvement des plaques lithosphériques. Ce processus ne se fait pas sans heurts, car les plaques entrent constamment en collision les unes avec les autres, ce qui provoque des tremblements de terre. Parfois, après la collision, les plaques commencent à se presser l’une contre l’autre avec une force incroyable pendant une longue période, mais rien ne se passe à la surface. À un moment donné, la force des plaques poussant l’une contre l’autre dépasse la résistance de l’une d’entre elles et celle-ci commence à s’effondrer. C’est la raison du tremblement de terre en Turquie.
Le tremblement de terre en Turquie a fait plus de 46 000 morts
Depuis longtemps, les scientifiques tentent de découvrir les schémas qui précèdent les tremblements de terre. Cependant, jusqu’à récemment, ces recherches n’ont abouti à aucun résultat positif. Mais aujourd’hui, les chercheurs affirment que les micro-mouvements des plaques lithosphériques sont capables de fixer les satellites GPS. Ces mouvements précèdent des déplacements plus puissants qui libèrent de grandes quantités d’énergie, provoquant des secousses à la surface.
Les chercheurs sont parvenus à cette conclusion après avoir analysé les données satellitaires GPS relatives à plus de 90 tremblements de terre d’une magnitude supérieure à 7. Toutes ces données ont été obtenues par le Nevada Geodetic Laboratory. En mesurant la position des capteurs au sol, les satellites sont capables d’enregistrer le moindre de leurs mouvements. Toutes les données de déplacement sont enregistrées en vue de recherches ultérieures.
Les scientifiques ont étudié attentivement les mouvements des capteurs au sol au cours des 48 heures précédant les tremblements de terre. Ils ont prêté une attention particulière à la force et à la direction des secousses. Ils ont ainsi constaté que la terre bouge deux heures avant les secousses. Dans le même temps, il n’y a pas d’ondes sismiques, il est donc impossible de détecter de tels mouvements à la surface. Les chercheurs en parlent dans la revue Science.
Pour s’assurer de la justesse de leurs conclusions, les auteurs ont analysé les mouvements des capteurs sur 48 heures dans 100 000 cas qui n’ont pas précédé les tremblements de terre. En d’autres termes, ils ont pris un groupe de données de contrôle.
Un schéma similaire n’a pu être observé que dans 0,03 % des cas. Cela suggère que de tels mouvements se produisent très rarement de manière isolée. Le plus souvent, ces mouvements précèdent les tremblements de terre. La probabilité d’une erreur est donc extrêmement faible. Même si des erreurs se produisent, il est préférable d’agir de temps en temps, mais d’éviter de lourdes pertes lorsqu’un tremblement de terre se produit.
Pour enregistrer le mouvement des plaques tectoniques sur la planète, il faut des systèmes plus sensibles que ceux dont on dispose actuellement
Les tremblements de terre ne seront pas prédits de sitôt
Bien que les scientifiques aient réussi à fournir des preuves convaincantes de l’efficacité de la méthode qu’ils ont mise au point pour prédire les tremblements de terre, il ne sera pas possible de l’utiliser de sitôt. En effet, des systèmes GPS plus avancés doivent être développés et installés partout dans le monde.
Pour leur étude, les scientifiques ont utilisé un vaste ensemble de données provenant de plus de 3 000 capteurs situés dans différentes parties de la planète. Cependant, ces capteurs ne couvrent que de petites zones de la Terre. En outre, pour détecter les glissements lents de plaques, il faut des capteurs 100 fois plus sensibles que ceux qui existent. Par conséquent, dans un avenir proche, il ne sera pas possible de compter sur des alertes aux tremblements de terre quelques heures avant l’événement.
Sources :
- https://www.zdnet.fr/actualites/une-nouvelle-methode-pour-mieux-prevoir-les-seismes-39366349.htm
- https://www.rts.ch/info/sciences-tech/1120992-prevoir-les-seismes-grace-au-gps.html
- https://www.assemblee-nationale.fr/rap-oecst/risque95/titre1-3.asp