Cela fait déjà quelques années que les robots de soins tentent de faire leur entrée dans les hôpitaux, notamment auprès des chirurgiens.

Le Japon est le précurseur en matière de robots de soins avec un marché qui représente 140 millions d’euros et qui devrait selon la direction générale du trésor français, passer à 3,3 milliards d’euros d’ici 2035.

Un tel investissement s’explique par les nombreux avantages que représentent les robots de soins ; une précision que parfois les chirurgiens peinent à atteindre selon les zones opérées, une réduction du taux d’infections, une récupération plus rapide du patient, des cicatrices plus petites, un allégement du travail des chirurgiens et ainsi une meilleure productivité.

 

Les investissements du privé dans la robotique médicale, montrent une ambition de la France de se tourner vers une médecine 4.0

En France, de plus en plus de start-ups spécialisées dans la robotique médicale émergent. C’est notamment le cas de « Quantum Surgical » qui a pour objectif d’opérer certains cancers peu invasifs. Cette technologie prometteuse, a récemment connu une levée de fonds de 40 millions d’euros débloquée par le groupe d’investissement ABG (Ally Bridge Group) à laquelle se sont ajoutés un crédit de 10 millions d’euros accordé par la BPI (Banque Public d’Investissement) et la Caisse d’Épargne.

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Les investissements des pouvoirs publics dans la robotique médicale restent encore trop modestes.

Du côté des investissements publics, le Président Emmanuel Macron, lors d’une conférence en date du 12 octobre 2021 axée sur le plan d’investissement français dans la robotique industrielle, a indiqué vouloir déployer 800 millions d’euros pour la robotique industrielle. Dans ce budget, 202 millions d’euros seront investi dans la recherche et l’innovation médicale. C’est un investissement notable qui marque la volonté de la France de s’orienter vers une médecine 4.0.

Toutefois, malgré une réelle ambition, 202 millions restent assez maigres pour espérer une démocratisation de la robotique médicale. Le développement des prototypes est long, les pièces sont chères et la formation du personnel couteuse. Par exemple, le robot le plus populaire dans les blocs opératoires, « Da Vinci », coute moyennement 2 millions d’euros. Avec environ 3000 hôpitaux en France il faudrait donc un budget d’environ 6 milliards d’euros rien que pour fournir à chaque hôpitaux ce robot chirurgical.

Ainsi, même si on note une volonté louable de la France de vouloir s’orienter vers les robots médicaux, ses investissements restent encore discrets par rapport au Japon ou encore le Danemark qui récemment a investi 6,5 milliards d’euros dans les robots de soins.

 

Cailin Van der zijden

 

Sources:

Direction générale Français du Trésor « Soutien public à l’emploi de la robotique pour les soins aux personnes âgées et dépendantes au Japon », 30 janvier 2020.

David Bême, « La chirurgie robotique prend un nouvel essor en France », Doctissimo, 13 octobre 2020, <https://www.doctissimo.fr/sante/grands-dossiers-sante/robots-medecine/robot-chirugical-chirurgie-robotique-france>

« La startup montpelliéraine Quantum Surgical spécialisée en robotique médicale lève 40 millions d’euros », ActuIA, 22 octobre 2021, <https://www.actuia.com/actualite/la-startup-montpellieraine-quantum-surgical-specialisee-en-robotique-medicale-leve-40-millions-deuros/>