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La voiture autonome: utopie technologique ?

En 2018, Google promettait le lancement de 82 000 taxi 
autonomes horizon 2020. Où sont-ils ?

Mars 2018, une voiture autonome (niveau 3 SAE) exploitée par Uber cause le premier accident mortel de l’histoire de cette nouvelle technologie. Trois ans plus tard, le modèle e-Palette de Toyota qui embarque un système d’automatisation plus avancé (niveau 4 SAE) heurte un athlète lors des Jeux Paralympiques de Tokyo. Face à ces tragédies et au regard du coût moral et financier, Uber vendra en décembre 2020 sa division de voitures autonomes à l’entreprise Aurora. Toyota, quand à elle, décidera de retirer temporairement l’ensemble de ses véhicules automatiques des Jeux. Pourtant pensée à l’origine pour réduire de 90% les accidents de la route, la voiture autonome semble se heurter à une barrière technologique difficilement surmontable.

Prévoir l’imprévisible, le défi des logiciels de conduite

Cette barrière s’explique par la méthode utilisée pour entrainer les véhicules à répondre aux différentes situations rencontrées sur les routes : le machine learning. Cette technique consiste à abreuver de données les logiciels de pilotage de ces véhicules afin qu’ils apprennent par ces exemples les comportements à adopter dans chaque situation de conduite. Pour être efficaces, ces logiciels doivent donc recevoir une gigantesque masse d’informations, mais également un grand nombre de données rares décrivant des situations exceptionnelles rencontrées par des conducteurs humains. Entraîner un logiciel à être préparé à toutes situations est donc extrêmement difficile et présente bien souvent un gouffre financier dans lequel même de grandes entreprises peinent à s’aventurer.

Revoir ses ambitions à la baisse, la dure réalité de l’automatisation

L’optimisme d’Elon Musk annonçant la première voiture autonome en 2020 a fait aujourd’hui place à une méfiance de la part des investisseurs et au désenchantement de nombreux acteurs économiques. Construire une voiture parfaitement sûre et capable de s’adapter aux situations imprévues ainsi qu’à l’erreur humaine ne pourra se faire que par de lentes avancées technologiques. Loin d’un progrès exponentiel, le futur de la voiture autonome sera vraisemblablement fait de micro avancées techniques, qui ne feront que nousrapprocher d’une autonomisation totale sans peut être jamais l’atteindre. Malgré tout, le secteur n’est pas pour autant au point mort. Certaines entreprises continuent de financer la recherche, comme Waymo, anciennement Google Car, qui tente encore de developper un véhicule totalement autonome mais aussi Tesla dont le système de conduite semi autonome « Autopilot » (niveau 2 SAE) est déjà commercialisé.

Par Lisa MIRMAND et Vincent OSCAR

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