Aujourd’hui, en 2018, près des trois quart des habitants européens habitent dans des villes et cette proportion augmente au fil des années. C’est pourquoi l’Union Européenne a décidé de faire face à un défi majeur : “trouver la meilleure façon de concevoir et d’adapter les villes en un environnement intelligent et durable”.
D’après plusieurs études dont une effectuée par l’ONU : en 2050, 70% de la population mondiale vivra dans des villes. Ces dernières représentent aujourd’hui, 2% de la surface terrestre mais produisent 80% des émissions de gaz à effet de serre. Pour chaque ville (et peut être même chaque territoire), l’objectif doit être principalement de “protéger la planète” et indirectement, la vie de la population.
Les villes intelligentes se construisent de plus en plus dans différents pays du monde et font parler d’elles. En effet, c’est une nouvelle façon de penser la vie urbaine dans un contexte de croissance liée à l’évolution des nouvelles technologies et à l’intelligence artificielle. Ces aménagements sont possibles grâce à des innovations prometteuses mais surtout à une quantité phénoménale de données mais qu’en est-il de la protection de la vie privée de chaque utilisateur ?
L’optimisation des ressources, l’amélioration de la qualité de vie des habitants accompagnées d’un aspect environnemental sont les objectifs principaux.
Les données représentent un élément clé et doivent être collectées mais surtout traitées afin d’être réellement utiles dans la construction et le contrôle de ces villes connectées. La collecte massive de données est indispensable, elle est souvent ininterrompue et exhaustive grâce aux capteurs omniprésents dans nos quotidiens. Les données sont multiples et ne sont pas toutes à caractère personnel puisqu’elles peuvent être évidemment en rapport avec l’individu (données d’identification, de géolocalisation, biométrique) et ainsi en déduire ses comportements, ses habitudes mais d’autres peuvent simplement mettre en évidence un nombre de passants.
Cette quantité de données personnelles collectée provoque un débat public entre les différents acteurs notamment dans l’esprit de certains citoyens. En effet, l’utilisation de tant d’objets connectés suppose une hyper-exposition mais aussi la possibilité de cyberattaques ; d’où un questionnement concernant les données personnelles et le respect de la vie privée de chacun. Il s’agit de trouver le bon équilibre mais celui-ci semble être complexe pour ne pas dire irréalisable.
C’est ainsi qu’un cadre juridique doit être introduit afin de protéger les libertés individuelles des habitants. La CNIL a pour mission de veiller à ce que l’informatique respecte l’identité humaine, les droits de l’Homme, la vie privée et les libertés. Elle a donc un réel objectif de protection par rapport aux Smart Cities.
De plus, en 2018, le règlement général sur la protection des données fait beaucoup parler de lui au sein des entreprises or il est aussi en lien avec les villes intelligentes. Son intervention n’est pas minime car il introduit certains principes et en confirme d’autres déjà présents. Le consentement des personnes concernées est indispensable mais avec le nombre massif de capteurs, celui-ci n’est pas simple à obtenir. Ce nouveau règlement européen vient imposer des exigences considérables comme la portabilité des données, leur anonymisation mais également la transparence vis à vis des usagers qui devront être informés davantage sur la finalité des traitements de leurs données. Le principe « Privacy by design » vient aussi encadrer le respect de la vie privée des utilisateurs puisqu’il impose que chaque nouvelle technologie traitant des données personnelles ou permettant d’en traiter doit garantir le plus haut niveau de protection de ces données et cela dès la conception.
Par conséquent, de nombreux éléments ne sont pas simples à mettre en place et des questions de protection restent sans réponse…