Selon une étude menée par l’association caritative britannique dédiée à la santé publique Royal Society for Public Health, Instagram serait, parmi les réseaux sociaux, celui ayant le pire impact sur le bien-être des adolescents. Suivie de près par Snapchat dans ce triste classement, la plateforme serait à l’origine d’un véritable phénomène de crise de santé mentale.
 
Pour autant, les mauvais scores de ces applications dans ce classement n’ont rien d’un hasard selon Shirley Cramer, directrice du RSPH: « Il est intéressant de voir que Snapchat et Instagram sont bons derniers (…) ces deux plateformes sont focalisées sur l’image ». La responsable évoque un véritable phénomène de désespoir par la comparaison.
L’étude fait état de plusieurs jeunes sondés affirmant qu’Instagram amène facilement les filles à penser que leurs corps sont loin d’être suffisamment beaux dans la mesure où beaucoup de gens utilisent des filtres et modifient leurs photos pour paraitre « parfaits ». L’une d’entre elles témoigne : « Je m’inquiète toujours de savoir ce que les autres pensent de mes publications et de mes photos ».
 
La RSPH constate également que le fait de voir en permanence des personnes en vacances ou entre amis peut amener certains jeunes à se sentir exclus et à ne pas avoir le sentiment de profiter de la vie. Au bout du compte, les attentes, souvent irréalistes, provoquées par les réseaux sociaux  poussent certains jeunes à des sentiments de gêne, de pauvre estime de soi et de recherche permanente vers une perfection qui n’existe pas. Cet état de fait pousse certains jeunes à développer des troubles d’anxiété, à entrer en dépression, et parfois même à se mutiler en temps réel devant leurs followers.

 
Pour pallier à ces dérives, la RSPH suggère à Instagram de prendre certaines mesures visant notamment à identifier plus facilement les utilisateurs en vue de les guider vers des services d’aides appropriés. Elle appelle également les plateformes à signaler les photos de personnes retouchées en intégrant dans les applications des pictogrammes dédiés. Une autre mesure, similaire à celle implantée jadis dans le cadre des jeux en ligne, serait d’intégrer des fenêtres pop-up indiquant à l’utilisateur lorsqu’il passe trop de temps sur la plateforme pour éviter l’addiction.
 
De son côté, Instagram s’était déjà joint aux côtés de Facebook en prenant des mesures pour gérer et signaler les tentatives de harcèlement et de suicide au quotidien. Reste à savoir comment la plateforme va à présent contrer cette « culture du magnifique » plus insidieuse et plus difficile à mettre en lumière.
 
Source: http://www.numerama.com/tech/260215-instagram-et-snapchat-seraient-les-pires-reseaux-sociaux-pour-le-bien-etre-des-jeunes.html

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