Après avoir fait grand bruit lors de la TechCrunch Disrupt de New York en 2014, la première imprimante 3D de maquillage Mink x Makers sortira le 15 septembre en seulement 250 exemplaires. MinkXMakers-Imprimante3DdeMaquillage-AudreySieries

Plus d’un an après avoir affolé les médias du monde entier, Grace Choi fait de nouveau parler d’elle avec la sortie des premiers prototypes de son imprimante 3D portative qui permet aux utilisateurs de créer leur propre maquillage.
Nommée « Mink X Makers », cette petite imprimante 3D fonctionne avec de l’encre et de la poudre. L’utilisateur insère les ingrédients dans l’imprimante 3D, puis télécharge l’application mobile « Mink X Makers ». Il scanne ensuite avec son smartphone la couleur qu’il souhaite copier, et l’appareil imprime une bande de poudre colorée. L’utilisateur n’a plus qu’à récupérer la poudre, la mélanger, et ajouter le produit liant de son choix pour l’utiliser ensuite comme fard à paupières ou rouge à lèvres. Mink X Makers n’imprime donc pas la totalité d’un fard à paupières ou d’un rouge à lèvres, mais seulement des pigments, qui sont ensuite à ajouter à un produit de base.
Face à un marché des cosmétiques qui s’élève à 55 milliards de dollars, l’invention de Grace Choi a de quoi interpeller. En effet, le Mink X Makers se différencie des autres acteurs du milieu grâce à quatre éléments : un prix bas, un contrôle des ingrédients, l’originalité des couleurs, et l’instantanéité de l’impression.
Le premier kit de démarrage est vendu à un prix abordable : 250 dollars. Il comprend l’imprimante 3D, trois bouteilles d’encre, de la poudre, et un échantillon de produit liant.
Le contrôle des ingrédients est garanti par le fait que l’utilisateur choisit lui-même les encres qu’il utilise, il ne passe par l’intermédiaire de personne pour aboutir au produit final.
La sélection de couleurs s’effectue avec l’application mobile, et permet à l’utilisateur de copier les maquillages qu’il aperçoit dans des magazines, des vidéos, des affiches, etc.
Enfin, l’impression est instantanée : en quelques minutes le produit est prêt.
Mink X Makers permet ainsi de ne plus avoir à passer par le système traditionnel des marques de cosmétiques. Mais cet aspect qui fait sa force s’avère être aussi une de ses faiblesses : dans le domaine du maquillage la marque est souvent ce qui créé l’attractivité du produit. Un consommateur ne ressent pas la même chose devant un rouge à lèvres de supermarché que devant un rouge à lèvres de grande marque. Le prix n’est pas le même, tout comme l’image liée à son utilisation : avec le produit de grande marque la consommatrice se rapproche de la star de cinéma qui en fait la publicité à la télévision, cela n’est pas le cas avec le maquillage bas de gamme.
De même, si les utilisateurs ont le contrôle des ingrédients, ces derniers sont pour l’instant limités : de l’encre, de la poudre, et un produit liant. Mais les cosmétiques de grande marque ne sont pas composés uniquement de produits de base, ils sont complétés par des parfums, des produits hydratants, des substances naturelles, etc.
La vraie révolution se situe donc surtout pour l’instant au niveau conceptuel : la possibilité pour une personne de pouvoir copier n’importe quelle couleur aperçue ici ou là, et de   créer ensuite le produit de maquillage de son choix, et cela directement à domicile.
Grace Choi a bien compris les limites de son prototype, et si au départ elle orientait sa vente aux jeunes filles de 13 à 21 ans, dorénavant elle cible surtout les professionnels créatifs. Persuadée qu’il faudra encore du temps au grand public pour adopter cette nouvelle manière de consommer, elle a préféré limiter la production de ses imprimantes 3D, et a publié un tutoriel qui montre comment créer son propre maquillage grâce à une imprimante classique.
Il faudra donc patienter encore quelques temps avoir de pouvoir créer chez soi le maquillage de ses rêves, mais les prochaines innovations dans ce domaine promettent d’être intéressantes.
 
Audrey SIERIES