L’affaire du piratage du site adultère Ashley Madison entrainant sa chute est l’exemple plus récent de ce que nous pouvons appeler le piratage moral. Mais qu’est-ce donc et que faut-il en penser ?
Le site web canadien Ashley Madison vient de faire les frais d’un hacking visant à dérober sa base de données et à la rendre public. Et quelles ne furent pas les lourdes retombées de cette action contre les membres de ce site internet adultère et sa direction : divorces et même suicides du côté de la clientèle du site, avec notamment des couples célèbres concernés par ce scandale.
Mais du côté du site internet les retombées sont aussi très lourdes et pourraient à terme entériner la fermeture définitive du site canadien. En effet, si la divulgation des bases de données d’Ashley Maison a rendu ce site peu recommandable de par la confidentialité des données, le grand public s’est rendu compte des manigances du site pour s’attirer sa clientèle. Nous avons appris que la proportion homme / femme utilisant le site de rencontre extra-conjugale était largement déséquilibrée. Gizmodo indique de cette manière que si plus de 20 millions d’hommes ont consulté leur boite mail Ashley Madison, seulement 1492 femmes l’ont fait. Cette inégalité est très loin de l’image que voulait véhiculer le site. Ces multiples éléments ont poussé le fondateur et directeur d’AshleyMadison.com, Noël Biderman, vers la sortie. La nouvelle direction offre quant à elle la récompense de 500 000 dollars canadiens à qui dénoncera les coupables de ce hacking.
La rumeur évoque comme coupables des membres d’un groupe pratiquant le hacking moral. Ce mouvement n’est pas à confondre avec le hacking éthique prônant parmi ses revendications l’égalité, la mise à disposition gratuite et surtout la mainmise de la part de l’utilisateur sur tous les logiciels mis à sa disposition. Les hackeurs moraux sont des groupes dont les principaux porte-drapeaux sont les Anonymous.
Les hackeurs moraux se servent de leurs connaissances en informatique pour satisfaire leur cause. Ces groupes disent vouloir protéger les plus fragiles, sont contre les tyrannies, luttent pour un monde meilleur selon leurs critères. L’action contre le site AshleyMadison.com n’est pas la première action de ce type et elle est plutôt « légère » en comparaison à d’autres. Nous pouvons citer par exemple l’engagement de ces groupes dans la lutte contre le terrorisme suite aux attentats en France de Janvier 2015. Les hackers ont en effet, comme annoncée dans leur vidéo, mis hors de fonctionnement les comptes de réseaux sociaux de djihadistes et des sites internet supportant le terrorisme. Ces groupes ont aussi soutenu les mouvements du printemps arabe. Dans leur quête de « monde meilleur », d’autres actions ont aussi fait parler d’elles comme en 2012, où suite au suicide d’une jeune adolescente canadienne harcelée sur internet, le groupe a promis de retrouver son « bourreau » et de le mettre sur la place publique. Ce fut chose faite quelques mois après avec la dénonciation, preuve à l’appui de Kody Maxon.
Même si des actions de ce type augmentent la popularité des « hacktivistes », certaines pourraient être très impopulaires comme l’attaque de différents ministères de pays démocratiques comme la France. Ces hackeurs, se pensant au-dessus des lois grâce à leurs connaissances en informatique largement supérieure à la moyenne et au manque de moyens des forces de l’ordre qui les traquent.
Ces groupes sont très bien organisés et leurs actions n’ont rien d’improvisé. Leur indépendance et leur philosophie font qu’ils peuvent attaquer n’importe qui si l’individu ou l’organisation en question représente un « ennemi » pour leur monde. Robins des bois des temps modernes ou bien de simples pirates arrogants, le cas des hackeurs moraux divise.
Julien FERMAUD
Promotion 2015 du master 2 Commerce électronique de Strasbourg.
Suite à une licence AES à l’université de Montpellier, il s’est orienté vers une carrière tournée vers le commerce en intégrant le M1 Marketing/Vente de Montpellier
Afin de se donner toutes les chances de réussir et de concilier sa passion et son orientation professionnelle, il entre en 2014 en Master 2 commerce électronique, qui est pour lui le secteur porteur par excellence. Son but à terme étant de créer sa propre entreprise de e-commerce