Le ton est donné par l’éducation nationale. La rentrée scolaire se fera cette année dans une atmosphère numérique. Les collèges et les lycées devront désormais dématérialiser le carnet de correspondance au grand regret des élèves. Terminé, l’école buissonnière ou la falsification du carnet de correspondance, ils seront désormais contrôlés en permanence.
Une transparence pour tous
L’éducation nationale a adopté le 16 juillet 2015 un arrêté portant sur la création d’un traitement automatisé de données à caractère personnel. Il s’agit d’un téléservice qui permet aux élèves et à leurs responsables légaux d’être informés des événements de la vie scolaire. Il suffit pour cela de se connecter sur le site « vie scolaire » de l’établissement pour consulter les retards, les punitions et les absences de son enfant.
Avec ce téléservice, le corps enseignant, le conseiller principal d’éducation et le chef d’établissement sont capable de communiquer instantanément avec les parents. Les élèves sont dorénavant contraints de se tenir à carreau durant toute l’année scolaire, et ce, sans écart possible.
La commission nationale de l’informatique et des libertés a toutefois veillé à ce que ce dispositif bénéficie d’un droit à l’oubli. Les données seront, en effet, détruites à la fin de l’année scolaire, ce qui évite d’avoir « un casier » scolaire.
La charrue avant les bœufs
L’éducation nationale s’est empressée d’imposer un système qui permettra de faire des économies, d’alléger les charges administratives et de lutter contre le décrochage scolaire.
Pourtant, celle-ci n’a pas envisagé le fait que les parents n’ont pas tous les moyens et la capacité d’accéder à ce type de service. Pour utiliser le site, il faut avoir une connexion internet, un ordinateur et savoir l’utiliser. Une exclusion qui ne semble pas trop atteindre l’éducation nationale qui a voté cet arrêté durant la canicule.
Ce dispositif met également en danger les postes d’assistant d’éducation puisque leur travail revient désormais aux corps enseignants. Ce qui peut être une mauvaise idée dans un contexte de crise et de chômage. Le corps enseignant rejoint le mécontentement des assistants d’éducation parce que cela annonce une charge de travail supplémentaire.
L’éducation nationale : un robin des bois qui donne du travail à ceux qui en ont.
