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Le mardi 21 janvier dernier, le Centre de Culture Numérique organisait une table ronde consacrée à l’édition électronique. Quelle offre, quelle demande, quel public, et surtout quel modèle économique pour le livre électronique ? Autant de questions qui ont été abordées au cours de la table ronde par les différents intervenants.
Une des questions qui se pose au sujet du livre numérique pour le juriste, est la question de la propriété. L’utilisateur qui achète un livre électronique n’est pas propriétaire du livre. Il achète simplement un droit d’utilisation. Il ne peut donc revendiquer aucun droit de propriété sur le contenu acheté et téléchargé. Dès lors, le propriétaire de la plateforme d’achat de livres électroniques peut, du jour au lendemain, décider de retirer un livre de la bibliothèque des utilisateurs.
Me Pascal Reynaud, avocat au Barreau de Strasbourg a soulevé à ce propos une problématique importante : de telles caractéristiques figurent dans les conditions générales d’utilisation qui très souvent ne sont pas lues. Difficile dès lors pour le lecteur de connaître son véritable droit sur le livre téléchargé

enjeux de l'édition numérique

Pour Michel Nachez, éditeur et docteur en ethnologie à l’Université de Strasbourg, le marché du livre électronique se caractérise par la présence de grands éditeurs en position de dominance. Ces éditeurs qui maîtrisent le marché vont mettre en place des mesures contraignantes sur les livres, afin d’éviter le piratage. Au premier rang de ces mesures techniques, figure le DRM.
Pour autant, l’offre de livres électroniques est plutôt faible. Le livre numérique peut être regardé comme quelque chose de froid, puisque contrairement au livre papier, le livre numérique ne permet pas de sentir cette odeur du papier, si agréable lorsque l’on vient d’acheter un livre neuf.
Du côté des diffuseurs de livres, comme les bibliothèques ou les médiathèques, il y a plusieurs interrogations qui peuvent se poser. Une bibliothèque n’est pas en mesure d’acheter tous les livres numériques, d’autant plus que selon les plateformes, les formats du livre électronique changent. Chaque plateforme a son propre format, si bien qu’un livre acheté sur une plateforme ne pourra pas être lu sur une autre, ce qui pose la question de l’interopérabilité.
En outre, quelle valeur donner au livre numérique ? Faut-il nécessairement le vendre moins cher que le livre papier ? Quid alors de la rémunération des auteurs, si le prix du livre numérique est faible, le contexte actuel traduisant plutôt une baisse de la rémunération des auteurs.
Christian Bach, journaliste et chef du service multimédia aux Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA) a apporté son point de vue du côté de la presse. Selon lui, le métier de journaliste n’a pas changé avec le numérique. Pour lui, l’ambition d’un journal dans les années à venir, réside dans la capacité à faire fonctionner ensemble le papier et le web; imprimé et numérique marchant ensemble. On ne peut séparer l’un de l’autre, tant ces deux supports sont complémentaires et séduisent assurément des publics différents.
Cette table ronde a permis de dresser un panorama intéressant du marché de l’édition électronique avec des intervenants de différents horizons, permettant ainsi un exposé riche.
Ce marché du livre numérique est par nature complexe car il ne connait pas un développement aussi important que les éditeurs le souhaitaient. Avant tout, ce marché se caractérise par une inadéquation entre l’offre et la demande. Formats de stockage différents, droit d’usage et non droit de propriété, ou encore pérennité du support de stockage : autant d’éléments qui peuvent freiner les usages en matière d’édition électronique.
À l’heure où les libraires s’inquiètent pour leur avenir, force est de constater que le livre papier a encore de beaux jours devant lui.
 
Adrien Ramelet
Adrien RAMELET
Etudiant en M2 Droit de l’économie numérique, passionné par les nouvelles technologies et plus spécifiquement par le cloud computing, l’opendata, les smartgrids et les robots.
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