A l’heure où les cyber-attaques se multiplient contre les Etats, serait-il temps que les Etats créent une armée spécialisée en cyberespace ?
montageEn septembre dernier, le journal Reuters dévoile que le Royaume Uni cherchait à créer une cyber-armée. Le ministre de la défense Philip Hammond a en effet révélé lors d’une conférence que le gouvernement cherchait à embaucher des experts de l’informatique afin de non seulement protéger contre l’espionnage numérique, mais aussi de protéger l’Etat contre toute cyber-attaque.

C’est en observant les différentes attaques déjà produites qu’il est possible de comprendre l’enjeu d’une protection du cyberespace d’un Etat. La première attaque recensée envers une structure étatique fut celle de 2007 à l’encontre de l’Estonie. L’attaque, provenant de sites russes, a eu pour effet de causer un déni de service prolongé en saturant les sites de l’Administration, des banques et des journaux de l’Etat. Ainsi pendant quelques jours, l’Etat fut inopérant entraînant des conséquences économiques importantes.

Plus récemment, ce fut le cas de la Chine. Souvent pointée du doigt pour être l’auteur de cyber-attaques, elle se retrouve dans la position de victime en août dernier. Le China Internet Network Information Center (CNNIC), autorité qui gère notamment le domaine .cn, a révélé que la Chine fut l’objet d’une attaque de déni de service distribué ayant perturbé et ralenti l’accès aux sites. D’après lui, c’est l’attaque la plus importante que la Chine ait connu.
Ces deux attaques illustrent bien le fait qu’une menace informatique existe, non seulement sur le plan des agressions, mais aussi sur le plan de l’espionnage comme le montre l’affaire PRISM. Rappelons-le, PRISM est un programme de surveillance via une collecte de données sur internet développé par les Etats-Unis et révélé par Edward Snowden. Il peut ainsi être envisageable pour les Etats de se protéger par une armée spécialisée.
Aujourd’hui, peu d’Etats possèdent une cyber-armée à proprement parler. Seuls certains en sont dotés, le plus souvent des dictatures tels que la Syrie, la Corée du Nord afin de mener une guerre sans avoir à mener des combats conventionnels qui nécessitent des moyens techniques mais aussi financier. Internet est donc devenu pour eux le principal moyen d’opposition face aux occidentaux. Quant à la majorité des Etats, ils sont plutôt dotés d’un bataillon spécialisé contre les cyber-attaques. Il faudra attendre un peu avant que d’autres Etats comme la France officialisent la réelle constitution de cyber-armée.
 
Victoria Lafay
Etudiante en Droit de l’économie numérique

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