Dans une optique écolo-friendly, constructeurs et exploitants de supercalculateurs développent des solutions énergétiques moins gourmandes.

Les supercalculateurs, souvent appelés à tort ”serveurs”, caractérisent les ordinateurs dédiés au calcul scientifique. Bien que leur taille et leur consommation aient diminué, leur efficacité énergétique nécessite toujours d’être améliorée. Plusieurs stratégies peuvent être adoptées.

La première implique AMD, Intel et IBM, trois fabricants de semi-conducteurs. Les sociétés s’emploient à réduire la taille des transistors (exprimée en nm) en vue de produire des processeurs plus performants à consommation égale.

Malgré tout, une partie de l’énergie consommée sera toujours perdue par effet joule: dans tout matériau traversé, un courant électrique rencontre une résistance, laquelle se manifeste par un dégagement thermique.

La seconde stratégie découle directement de cette constatation. Il s’agit désormais de faire usage de la chaleur émise lors des opérations de calcul, parralèlement à la réduction de la consommation électrique du système de refroidissement.

C’est ce que promet SuperMuc, le nouveau supercalculateur d’IBM installé au centre de calculs de Leipzig en Allemagne. Les cœurs sont refroidis par un système à eau semblable à celui que l’on trouve dans nos voitures. L’eau est portée à 65°C avant de rejoindre le réseau public de chauffage en vue d’alimenter les maisons annexes.

Le retour sur investissement est important, comme le confie Herbert Hubert. Le nouveau supercalculateur permettra d’économiser 1 million d’euros par an.

MétéoFrance a également fait le choix de superordinateurs plus respectueux de l’environnement. Les Bullx B700 DLC prochainement employés bénéficient d’un système de refroidissement à eau passif qui ne comprend ni pompes ni ventilateurs. Ainsi Bull, son fabricant, promet une réduction de la consommation électrique d’environ 40% par rapport à un supercalculateur traditionnel.

S’agissant du géant américain Google, la firme utilise l’eau des égouts -comprenez non potable- pour refroidir son datacenter situé en Géorgie (Etats Unis). La société a conclu un partenariat avec le comté de Douglas. Google assure une partie du retraitement des eaux usées (30%) et n’achète plus d’eau potable, ce qui lui permet de réaliser une économie substantielle. La collectivité, elle, profite des opérations de retraitement assurées par Google.

Outre les économies financières réalisables, les entreprises peuvent aisément se saisir des bénéfices environnementaux pour servir leur communication, un double argument qui ne manquera pas d’inciter les acteurs à l’efficience énergétique.

Photos : dailygeekshow.com

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