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Le philosophe André Gorz, fondateur du Nouvel Observateur annonçait en 2008 l’émergence de nouvelles organisations sociales qui échapperaient au contrôle économique des grandes entreprises. Il expliquait que l’émergence du logiciel libre était une preuve de la sortie possible du modèle dominant, le capitalisme.

Ce n’est donc pas un esprit chagrin, une caricature d’altermondialiste, mais un penseur reconnu par ses pairs et un véritable entrepreneur de presse qui envisage une évolution inédite de nos sociétés. Défenseur avec Jacques Ellul, Yvan Illich ou Nicholas Georgescu-Roegen de la décroissance économique, il tranche avec ces derniers quand à l’importance qu’il donne à la transformation politique envisageable avec le numérique et Internet.
Bien évidemment, le philosophe ne se reconnaît pas dans la folie productiviste d’un constructeur faussement marginal comme Apple, mais il voit dans la mise en réseau, la possibilité donnée aux citoyens de s’autonomiser et de bénéficier de systèmes qui favorisent le vrai travail collaboratif. Lorsqu’il évoque les possibilités d’auto-production que facilite le modèle du logiciel libre, on ne peut lui donner tort en observant l’émergence d’initiatives comme l’Open Hardware .
Une importante partie du mouvement décroissant reste généralement méfiante envers le numérique, et critique les utilisateurs invétérés de terminaux de tout genre. Elle  appuie son rejet  sur le modèle  industriel et de consommation des gadgets digitaux comme l’Iphone 5. En effet, ces matériels à l’obsolescence programmée ne sont pas réutilisables et Apple en la matière est véritablement une caricature avec ses produits où la batterie est fixe. D’autre part généralement fabriqués en Asie et souvent en Chine, ces produits sont fabriqués par des ouvriers malmenés qui travaillent à la fabrication de matériels dans des conditions que le moyen âge ne nous envierait pas. Une autre critique récurrente est l’individualisme qu’encouragerait la pratique des tablettes ou des téléphones.
La place « politique » du numérique dans la société reste à déterminer, elle devrait être en tout cas disputée que ce soit par l’Etat ou les individus, aux multinationales prédatrices qui pour beaucoup d’entre elles pillent les bonnes idées et même d’excellentes réalisations issues du domaine public.

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