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J’ai capté votre attention, n’est-ce pas ? Le fait passe sans doute pour divers, mais à lire ou à relire il fait toujours au moins sourire ! Et puis, à quelques jours de la rentrée scolaire, il est bon de revenir sur le prix des mots français…
En effet, le 30 mars 2010 Alain Joyandet remettait les prix du concours Francomot. Ce concours partait d’un constat simple « il me semble que la Francophonie n’est pas assez aimée par nos compatriotes… et, tout spécialement, par nos jeunes compatriotes… […] Trop d’anglicismes sont entrés dans notre vie courante en France ces dernières années. ». Dans le jury, il y avait MC Solaar « habile manieur de mots » depuis son « … as de trèfle qui pique ton coeur… Caroline » et ça lui valait bien un vote ! (Il y aurait tout aussi bien pu y avoir Marc Lavoine avec ses « yeux revolver »).
De là, un concours  via courriel permettait de proposer une traduction française aux mots : « tuning », « chat », « buzz », « newsletter », « talk ». Maintenant, il faut parler respectivement de : « bolidage », « éblabla » (sic) ou « tchatche », « ramdam », « infolettre » et enfin, « débat ».
Ce genre de débat justement, oblige désormais l’administration a écrire dans ses actualités « Campagne de filoutage en cours » . Personnellement, en voyant le titre de cet article la semaine dernière… je suis restée coite. Pour comprendre, je vous invite à rire franchement grâce à la revue de mots plutôt “TIC” notée par Slate.fr.
Au-delà de la pointe d’humour de ce billet, je souligne que cette actualisation des mots doit être connue afin de comprendre (et répondre) au mieux aux appels d’offres publics : « le décret du 3 juillet 1996 relatif à l’enrichissement de la langue française précise les conditions de la production et de la diffusion de la terminologie officielle. Une fois publiés au Journal Officiel de la République française, les termes et définitions adoptés deviennent d’un emploi obligatoire pour le service de l’État et ses établissements publics.”
Pour conclure ce petit mot du jour, et afin de promouvoir l’usage de la langue française – pour vérifier que vous ayez bien suivi l’article en réalité-, je vous propose  la teneur d’une discussion que vous pourriez, en tant que chef de projet web, avoir avec l’un de vos développeurs :
« On a essayé de bolider l’appli de l’ordiphone mais maintenant ça bogue en peu comme une fenêtre intruse ! Faut tout changer ! »
ou encore  « Peut-être que sur le blog-notes ce serait bien de pouvoir mettre des balises, et puis voir avec le témoin de connexion ce qui bogue ».
(je tiens ici à mettre en évidence que l’on a très souvent besoin des développeurs seulement quand le développement ne fonctionne pas! Un merci à eux pour nous supporter!)
« … parce qu’il n’y a aucune fatalité ! » (Allocution d’Alain Joyandet, 30 mars 2010)
 
Si vous souhaitez en savoir encore plus, je vous conseille fortement : France Terme, base de données terminologique de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (bien cachée ici ). De plus, vous trouverez en bas de page du site France Terme une librairie en ligne avec des documents sur le vocabulaire employé dans certains secteurs.
Et enfin, dans le but de corriger les mauvaises habitudes, sachez qu’à partir du mois d’octobre (2011), l‘Académie Française écrira une nouvelle rubrique “Dire, Ne pas dire” qui viendra apporter des éclairages à notre langage contemporain étriqué.

A propos de Laurence FAURE

Cet article a 3 commentaires

  1. Margarida Silva

    Il faut ouvrir le dialogue en ligne, et… on « bouche à oreille » ?
    A mon avis, il y a plus de désavantages de tout traduire qui d’avantages, parce que on va avoir des effets perverses. Et je veux ressortir trois aspects : la recherche sur la toile, la mercatique électronique et la notoriété.
    Pour la recherche sur la toile d’araignée mondiale peux donner de mauvais résultats: je donne 3 exemples :
    – Arrosage – le plus logique c’est avoir des résultats sur le jardinage ;
    – Balise – très fortement connecté avec le langage HTML et pas aux étiquètes.
    – Bouche à oreille – donne des restaurants… ça tombe bien pour les français !!!
    La mercatique électronique va donner des résultats inattendus, on veut acheter un mot connecté à l’économie numérique, mais le résultat se trompe. Exemple : si on achète le mot « Arrosage » on ne veut pas forcement la publicité à jardinerie plus proche de chez vous.
    Après if faut dire que ni tout les personnes se sentent l’aise pour utiliser ce genres de mots. Un jeune va jamais dire, « mon cadeau de anniversaire était un ordiphone », ce n’est pas top, devant ces camarades ! Un fonctionnaire ne va jamais dire « je travaille autonome » parce que dite de cette façon, ça veut que il pourrait être très bien pas autonome ???
    Je crois que chacun doit défendre ça langue. Je suis portugaise et moi aussi je défende le portugais du Portugal que ce n’est pas tout-à-fait pareil au portugais du Brésil. Mais il y a des limites, et il y a des mots que n’ont pas de traduction possible.
    Par contre, je trouve que c’est urgente, avoir quelqu’un du domaine de l’économie numérique dans Commission Spécialisée de Terminologie et de Néologie de l’Informatique et des Composants électroniques et aussi dans l’Académie Française.
    Il faut expliquer aux gents qui il y a des mots que ne marchent pas !

  2. Laurence FAURE

    oui, tu soulignes très justement le problème des mots-clés. Aujourd’hui, personne ne connait le mot “arrosage” au sens “spamming”. Il n’est donc pas inscrit dans les moteurs de recherche sous cette signification. Cela dit, Alain Joyandet, dans son discours pointait du doigt que le mot “logiciel” devançait de plus en plus le mot “software” qui, a une époque, n’était que le seul sur le marché. L’idée à mon sens de cette démarche est qu’il faut se donner les moyens de faire évoluer une langue, et de se l’approprier, ré-approprier. Peut-être que dans 10 ans le mot “arrosage” au sens “spamming” sera dans les résultats des moteurs. Pour l’instant, en effet, ce n’est pas le cas. Il y a, à mon sens, peu de risques liés à ce problème, les moteurs de recherche se familiarisant très rapidement à l’évolution d’une langue, aux recherches du moment.
    Mais il faut réaliser autre chose : la langue française est rigide, tandis que l’anglaise évolue beaucoup plus rapidement et facilement. Soyons innovants dans notre langue! Pourquoi ne proposerions-nous pas un mot français à la langue anglaise ou aux autres langues d’ailleurs?? 🙂
    Toutefois, si l’on en reste aux simples dommages de cette démarche de traduction, il y a le fait, notamment, que ce ne soit pas tourné vers l’international. Aujourd’hui, il est nécessaire d’être ouvert aux marchés internationaux, et dans le domaine des NTIC, les entreprises françaises ont des difficultés à oser s’attaquer à ces marchés. Traduire des termes presque devenus “universels” comme “proxy” ou “hackers” ne permet pas de se réunir facilement autour d’une langue commune lors d’un projet transnational. Les problèmes majeurs dans la démarche sont finalement l’anti-productivité et la difficulté à s’intégrer.dans un marché de plus en plus, en effet, porté par la langue anglaise. Mais ce phénomène ne date pas d’hier…. Et si l’on fait apprendre l’anglais de plus en plus tôt, ce n’est pas non plus pour rien.
    Si le concours de traduction des mots français avait pour cible les jeunes, (d’ailleurs, il fallait avoir un master pour proposer des mots à ce concours! (sic)) ces mêmes jeunes qui sont entrain de faire de l’anglais leur 2ème langue, ne se soucient pas d’utiliser “ordiphone” pour parler entre eux. La connaissance et l’utilisation d’une autre langue est synonyme de diversité, d’ouverture à une autre culture et c’est en soi, une bonne chose.
    Au final, je comprends la démarche du concours mais je ne suis pas portée par elle. Comme tu le dis, on peut défendre sa langue, vouloir la faire évoluer, sans pour autant devoir pointer une autre langue qui apporte une ouverture, un “plus” à la notre.

  3. dictionary

    Bonjour,
    Avant tout, lutter contre les langages sms.

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