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Crédit photo : Sora Shimazaki via Pexels

Alors que le Darknet est surtout assimilé à des aspects illégaux et au marché noir, il peut également être utilisé à des fins d’informations et de liberté d’expression. Ce sous réseau, aussi appelé internet caché ou dessous de l’iceberg, est une collection de pages non-indexées, introuvables sur les moteurs de recherche classiques. Grâce à l’outil TOR notamment, il est possible de naviguer sur ce réseau. Les données de connexion sont anonymisées et protégées afin de garantir la sécurité de la personne qui entre sur le réseau.

 

Une diffusion à l’abri des contraintes

Les individus exerçant des activités illégales ne sont pas les seuls à avoir besoin d’une connexion privée et sécurisée. Que ce soit des activistes, des complotistes ou des journalistes, le darknet est l’endroit idéal pour éviter la censure. En effet, le darknet abrite différents forums où il est possible de communiquer avec d’autres personnes partageant ses idées. De nombreux opposants au régime en Chine, au Venezuela ou encore en Birmanie discutent sur ces forums pour planifier des manifestations ainsi que pour obtenir des informations ou des financements. Grâce à TOR, ils peuvent réaliser tout cela en restant à l’abri du régime et de ses répercussions et donc d’échapper au contrôle des Etats. Ces forums ne pouvant être contrôlés par les Etats, la liberté d’expression peut donc y voir le jour.

En effet, lorsque la liberté d’expression se voit menacée, TOR devient le moyen de connexion privilégié des militants politiques ou des citoyens dissidents de certains pays à régime autoritaire. Certains espaces sur le darknet se limitent à de simples échanges de fichiers, tandis que d’autres engendrent de véritables écosystèmes anonymes comme des sites web ou des blogs. Entre luttes politiques, dénonciation d’abus, défense des droits ou protection des personnes vulnérables, le darknet s’avère être un lieu où même les sujets les plus censurés par les Etats peuvent exister.

 

Darknet
Crédit photo : Sora Shimazaki via Pexels

Une mine d’or pour les journalistes

Les journalistes qui voyagent à travers le monde et qui défendent la liberté d’expression utilisent le darknet pour accéder à de multiples ressources censurées par les états, pour protéger les informations qu’ils détiennent ou encore pour les diffuser librement sans aucune contrainte. Entre des interviews avec des peuples opprimés comme les ouïghoures, les manifestants birmans ou des informations sur des régimes autoritaires, l’anonymisation des connexions et la non-censure des informations permettent aux journalistes d’exercer leur métier même dans des lieux où la liberté d’expression est menacée.

Des associations comme Nothing2Hide ont été créées pour proposer des outils et des formations afin de permettre aux activistes et journalistes de s’affranchir de la surveillance et de protéger leur communication. Ils fournissent notamment un VPN (Virtual Private Network), un coffre-fort numérique, une hotline et de nombreuses informations concernant la sécurité numérique. L’ONG Nothing2Hide propose même des analyses pour vérifier si son périphérique n’est pas infecté ou surveillé.

 

Une liberté d’expression sans faille

Malgré sa réputation criminelle, le darknet s’impose comme un véritable sanctuaire de liberté d’expression. Il peut donner lieu à des usages néfastes notamment toutes les activités criminelles qu’il renferme et qui en font sa notoriété, mais il peut également donner lieu à des usages bénéfiques.  Les informations peuvent circuler librement, sans aucune censure ou controverse. Il est pour certains le seul moyen de communiquer leurs idées et de dénoncer des abus dans certains régimes corrompus ou répressifs.

 

Pour aller plus loin : Darknet : un réseau Internet clandestin à double emploi

 

Sources :

https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/281854-darknet-un-reseau-internet-clandestin-double-emploi-par-marie-robin

https://nothing2hide.org/fr/

https://lesmotsdupeuple.mondoblog.org/billets/dark-web-sahel-confondre-anonymat-illegalite

A propos de Laura Fèvre