Depuis le 28 septembre dernier, Orange, au titre d’un partenariat avec l’entreprise Fairphone, commercialise le “Fairphone 2” et ce jusqu’au 31 décembre 2017.
Le 12 septembre dernier, Tim Cook, PDG d’Apple, présentait simultanément les iPhones 8, 8 plus et X, derniers nés de l’entreprise américaine.
Si Apple peut toujours compter sur une armée « d’apple-addict » pour se jeter sur ces petites merveilles de technologie, la société fondée par Steve Jobs et la plupart des entreprises fabricant des smartphones sont au centre de critiques en ce qui concerne leurs méthodes d’approvisionnement et de production, bien loin de l’image que celles-ci s’efforcent de véhiculer et des standards actuels du commerce équitable.
En 2013, une entreprise néerlandaise entend prendre le contrepied de ses illustres concurrents en créant le premier smartphone équitable et durable. Ce téléphone, c’est le « Fairphone », le téléphone éthique! La deuxième version sera commercialisée par Orange jusqu’à la fin de l’année 2017. Alors, en quoi le « Fairphone 2 » est-il un véritable « fair » phone?
Il est un remède à l’obsolescence programmée
Le “Fairphone 2” est modulaire. C’est à dire que ses composantes peuvent être remplacées, et ce facilement même par le « bricoleur du dimanche ». La batterie, l’écran ou encore l’appareil photo, tout est remplaçable. On peut dès lors allonger la durée de vie de son téléphone, voire même l’améliorer en se fournissant en pièces détachées auprès de la société.
En mettant l’accent sur la longévité par la réparabilité, l’entreprise néerlandaise s’élève contre l’obsolescence programmée dont iPhone est, pour beaucoup, une illustration des plus flagrante.
Quand on sait que les français changent de smartphone tous les 20 mois et que l’obsolescence programmée est devenue une préoccupation de premier plan pour les consommateurs, on peut penser que de tels produits pourraient devenir légion à l’avenir dans l’industrie du téléphone mobile.
Il ne puise pas ses matières premières dans les zones de guerre
La nécessaire extraction minière de matériaux rares, de matières premières (or, coltan, cobalt, cuivre…) que l’on trouve dans des zones de guerre africaines représente l’une des problématiques majeures de la production des smartphones. Près d’un téléphone sur deux est ainsi fabriqué avec ce que l’on appelle les « minerais de sang ».
Fairphone affirme court-circuiter ces parcours classiques d’approvisionnement. L’équipe du projet reconnaît néanmoins qu’elle n’a pu réaliser un projet 100 % équitable puisqu’elle a dû se résoudre à aller chercher du coltan, minerai essentiel à la production d’un smartphone, au Congo. Elle annonce néanmoins s’approvisionner auprès de mines contrôlées par les travailleurs et non par des milices évitant ainsi de financer les conflits locaux.
Il n’est pas produit grâce au travail infantile
Alors que plusieurs multinationales, parmi lesquelles Apple et Samsung, ont été pointées du doigt par Amnesty International et l’ONG African Resources Watch, dans un rapport publié début 2016, du fait qu’ils se procuraient du cobalt dans des zones où le travail des mineurs avait libre court, Fairphone assure qu’aucun enfant ne participe à la production du « Fairphone 2 ».
Son assemblage, effectué en Chine, est, selon les concepteurs, conforme au droit du travail et aux droits de l’Homme.
Si bon nombre d’experts des ONG spécialisées dans les questions d’équité dans l’industrie électronique dénoncent une campagne de « greenwashing », Fairphone fait tout de même figure de précurseur dans l’industrie de la téléphonie mobile.
Disponible sur internet depuis deux ans, le « Fairphone 2 » est désormais commercialisé par Orange, et ce jusqu’à la fin de l’année 2017. Monté en gamme par rapport au premier opus mais sans rivaliser avec les smartphones des grandes marques, le « Fairphone 2 » s’inscrit dans une démarche d’assainissement de la chaîne d’approvisionnement des composants des smartphones. Ce qui pourrait, espérons le, inspirer les géants du domaine!