Au cours de ces dernières années, la société actuelle s’est profondément transformée, on retrouve certaines valeurs qui jusqu’à présent étaient rejetées car considérées comme dépassées ou faisant appel à des valeurs prônées par une société communiste. En effet, la tendance générale depuis la dernière décennie s’inscrit dans une logique de  partage, de social,  et d’échange ainsi qu’une réelle volonté de créer une communauté. Déjà depuis l’émergence des réseaux sociaux, où l’idée était de partager du contenu, des instants, d’exprimer des émotions, de rechercher à appartenir à une communauté. Par la suite se sont développées des applications favorisant la mise en relation des particuliers désireux de mettre en commun des ressources, des moyens pour ainsi réaliser des économies.
Ce phénomène favorise ainsi le partage et la rentabilité des moyens et transmet des valeurs écologique et sociale. Dans une société trop individualiste concentrée sur les intérêts personnels de chacun, on assiste donc à un regain d’une société de coopération et de partage.
Que signifie cette expression ?
Ce néologisme est une déclinaison du nom de l’application Uber désignant le service de taxi permettant de mettre en relation les clients et chauffeurs. Ce phénomène vient peu à peu impacter tous les secteurs de l‘économie traditionnelle des services. L’ubérisation est autrement définit comme la disruption. Elle permet à des acteurs de révolutionner les habitudes des acteurs économiques déjà bien implantés sur le marché.
L’ubérisation a pour conséquence de bouleverser et  de métamorphoser rapidement un secteur d’activité par un acteur émergeant qui ne créé pas un nouvel usage mais l’améliore, le modernise. Il se substitue à un marché déjà existant et vient dès lors le concurrencer. Et ce, en s’affranchissant des règles historiques de fonctionnement déjà existantes pour ce marché.
Comment caractériser ces acteurs ubérisés ?
Ce phénomène se définit  par plusieurs critères qui lui sont propres, parmi lesquels :
La désintermédiation une suppression des intermédiaires : une mise en contact direct entre le conducteur et son client. Dans le cas de figure d’Uber, la plateforme numérique évite au client de passer par une compagnie de taxi qui chargerait un des chauffeurs de la course du client. Le processus est plus lent et engendre plus de coûts. Cette désintermédiation est naturellement rendue possible par l’existence d’Internet, l’essor du Web mobile ainsi que le paiement en ligne. Elle est également facilitée par l’analyse des big data, qui servent de référence à des algorithmes de plus en plus puissants, et permet ainsi à l’offre et à la demande de coïncider en un laps de temps.
Un gain de rapidité grâce à l’utilisation des nouvelles technologies. Ce phénomène maximise la réactivité de l’offre par la mise en relation immédiate du client et du prestataire, par proximité géographique. Désormais, l’échange se fait plus facilement, un simple clic sur un smartphone permet de relier un particulier demandeur de service et un autre particulier prestataire de service.
Une baisse de prix liée à l’absence d’intermédiaire et de personnel. Le paiement se fait par le biais des plateformes numériques qui évitent de recourir à plusieurs intermédiaires.
Pourquoi l’émergence de ce phénomène ?

  • Le développement du numérique:

Dans un environnement où le numérique occupe une place centrale, où tout est instrumentalisé par le biais des plateformes numériques, et où tout se fait dans l’instantanéité et la rapidité se créé alors un besoin de communication. Ce besoin, se traduit pas une mise en relation entre les particuliers leur permettant d’échanger des offres et des demandes : chacun y trouve un profit.

  • Un phénomène respectant l’expérience du consommateur:

Se soumettre aux attentes des clients en répondant à la devise : consommer mieux pour moins cher. Telle est la démarche de l’ubérisation. Ces nouveaux acteurs touchent de manière ciblée les besoins des consommateurs en s’étendant dans tous les domaines (le transport, l’alimentation, le logement, les activités…). L’ubérisation attache également une grande importance aux avis et réclamations des clients en les incitant à s’exprimer et en prenant en considération leurs demandes. Ces nouveaux acteurs prennent en considération le fait que la majorité des clients lisent les recommandations et avis sur internet avant de faire un achat ou de souscrire à un service.
Sous la pression des consommateurs, les entreprises doivent repenser en profondeur le rôle qu’elles veulent tenir sur le marché, ce pour quoi elles existent. Il faut donc agir avec promptitude étant donnant la rapidité des nouveaux acteurs sur le marché. Il convient donc de comprendre au mieux le client et se plonger dans son environnement, sa culture et analyser ses comportements. Ces nouveaux entrants se doivent donc de répondre à 4 enjeux majeurs : pertinence client, viabilité business, faisabilité technique & mobilisation des collaborateurs. Une fois ces objectifs remplis l’entreprise est assurée d’obtenir un bon résultat.
Rechercher la satisfaction du client revient à considérer un objectif double : d’une part, anticiper et penser à la viabilité du projet sur du long terme en envisageant des perspectives d’évolutions futures. L’idée du projet doit donc être mobile et flexible d’une part mais d’autre part, il doit également pouvoir être fiable et stable pour pouvoir s’inscrire dans la durée. Il faut donc pouvoir considérer  l’expérience du client tout au long du projet.

  • Recherche d’indépendance et auto entrepreneuriat:

Voulue ou pas, on note une tendance générale vers l’abandon du salariat au profit de statuts plus indépendants. Le salariat apparaît aujourd’hui comme dépassé, les individus recherchent une plus grande autonomie, une liberté d’agir au nom de la croissance et l’innovation. C’est d’autant plus une pratique profitant au marché  des jeunes. Ces derniers, se trouvant difficilement une place sur le marché du travail, profitent de ce phénomène d’ubérisation pour commencer dans la vie professionnelle.
 

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