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Le numérique : sauveteur des déserts médicaux ?

Les déserts médicaux sont des zones géographiques où il est particulièrement difficile d’avoir accès à des soins médicaux, en ce que le nombre de médecins et de professionnels de santé est anormalement bas pour 100 000 habitants. Selon Santé publique France, près d’1 français sur 10 vit dans une zone sous-dense. Il s’agit de plus de 9000 communes, soit 5,3 millions d’habitants, qui n’ont pas accès aux soins d’un médecin généraliste. En effet, la France souffre d’un manque d’inégalité entre les territoires et les citoyens en termes de médecine. Face aux difficultés d’accès aux soins, de nombreux français renoncent aux soins ou repoussent leur consultation, ce qui aggrave leur cas en cas de prise en charge tardive.

 

La santé connectée : une opportunité sans failles ?

Parallèlement, le numérique a fait naître de nombreuses solutions pour tenter d’abolir la distance, à l’instar de la télémédecine, c’est-à-dire la médecine pratiquée à distance à l’aide des technologies de l’information et de la communication (définition Le Robert). La télémédecine permet alors à des millions de français privés de l’accès à un médecin spécialisé d’avoir accès à des téléconsultations. En effet, la télémédecine permet, au-delà de la téléconsultation, d’apporter une véritable amélioration en ce qui concerne le parcours du soin des patients. Ainsi, la santé connectée apparaît comme une véritable aubaine pour les patients, en regroupant téléconsultation, téléassistance, etc.

L’usage des outils connectés permet également d’assurer une télésurveillance à distance, ce qui épargnerait les patients résidents dans des déserts médicaux de devoir se déplacer ou de manquer de soins médicaux. En effet, les modalités connectées de prise en charge à distance permettent de réduire le temps de trajet pour pouvoir consulter un médecin.

Néanmoins, ces pratiques se heurtent à une limite, qui est celle de la nécessité d’ausculter physiquement un patient pour poser un diagnostic plus précis, d’exercer des examens physiques ou des interventions médicales. En effet, la médecine traditionnelle reste nécessaire à l’exercice du métier de médecin, bien que la télémédecine soit un véritable soutien à la médecine traditionnelle.

 

La fracture numérique, un frein à la santé connectée

 

La fracture sanitaire peut se heurter à d’autres maux, en particulier dans des zones dites « blanches », et ainsi rendre inefficaces les solutions de la santé connectée. En effet, quelquefois, la fracture du désert médical se superpose à la fracture du numérique, ce qui rend les solutions liées à la santé connectée totalement inefficace dans ces lieux. Les zones géographiques où l’accès à Internet est restreint ou inexistant existent toujours en France, et sont appelées les « zones blanches » (accès à Internet inexistant) ou les « zones grises » (accès à Internet limité). Ainsi, dans les zones rurales ou reculées, l’accès à Internet et à des équipements adaptés est fortement restreint, ce qui ne permet pas de résoudre la problématique liée à la fracture sanitaire. L’écart existant entre les personnes ayant accès à un réseau stable et à des équipements adaptés et celles qui se retrouvent exclues ou limitées de ces utilisations ne cesse de se creuser. De même, la santé connectée ne saura pas être salvatrice de la fracture sanitaire, en ce qu’il demeure des personnes bénéficiant d’une faible alphabétisation numérique, et n’ont alors pas la chance d’accéder aux outils connectés qui permettraient de les sauver des déserts médicaux.

 

Ainsi, l’accès aux soins de santé est fortement inégalitaire en France. Bien que cet écart soit réduit grâce aux nouvelles technologies et à la télémédecine, cet usage ne prend pas compte des problématiques liées à la fracture numérique, et ne garantit donc pas un accès équitable aux soins.

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