You are currently viewing L’IA devant les cours de justice !
Réalisé par Lea Francis

L’intelligence artificielle (IA) prend plus d’essor de jour en jour dans plusieurs secteurs et les chatbots qu’elle génère conquièrent Internet. Le fameux ChatGPT en est un parfait exemple. Cet outil avec lequel vous pouvez communiquer, poser des questions du quotidien ou même des questions professionnelles et délicates. Il est aussi capable de rédiger des dissertations ! Dans cette même optique, le “robot avocat”, sujet de cet article est également basé sur l’IA en utilisant le modèle de langage d’OpenAI, “le GPT-3”. Ce dernier est alimenté par les différents algorithmes et une grande masse de données afin de mettre un pied dans la sphère juridique. Il s’agit ainsi de “justice prédictive”.

“DoNotPay” : la première à introduire un robot avocat sous forme de chatbot

En 2015, DoNotPay, qui est limitée jusqu’à présent au marché des Etats-Unis, a été fondée par Joshua Browder, un informaticien diplômé de l’Université de Stanford. En réalité, cet outil est un chatbot qui offre des conseils juridiques aux clients confrontés à des frais de retard ou à des amendes comme celles infligées pour excès de vitesse. Le chatbot est, comme son nom l’indique, une sorte de robot voire un programme informatique qui permet à l’utilisateur de communiquer et d’avoir des conversations écrites ou parlées avec un interlocuteur virtuel par son biais. Alimenté par l’intelligence artificielle (IA), les algorithmes ainsi que l’apprentissage automatique et profond, ce dispositif est capable de simuler une conversation humaine et cela dans différents domaines.

Il n’est pas rare de voir des entreprises intégrer sur leur site web un chatbot pour donner l’occasion aux clients de se renseigner et avoir plus d’informations facilement en répondant à leurs demandes. Alors, le but est de faciliter la communication ce qui donne un coup de pouce à la commercialisation des produits ou services en question. En revanche, cette facilité n’est pas seulement limitée aux sites professionnels mais elle touche aussi par exemple le domaine de la santé, le marketing ou même la justice comme cité précédemment avec l’application DoNotPay.

Concernant l’avocat robot, qui prend la forme d’un agent conversationnel, ce dernier est capable d’intervenir et apporter de l’aide aux clients dans des milliers de cas juridiques. Il est construit pour saisir le langage et interpréter les échanges entre le défendeur et le procureur. Aussi, son fondateur, Joshua Browder a veillé à ce que le robot avocat ne réponde pas immédiatement aux déclarations, laissant le délinquant terminer sa conversation. Ceci, afin de garantir que le robot avocat puisse évaluer les remarques et proposer une solution adéquate. Voici l’une des nombreuses options que le robot avocat prétend pouvoir faire. Néanmoins, il pourrait aussi servir à remplir automatiquement des formulaires de plainte auprès des entreprises dont le produit ou le service ne correspond pas aux attentes, à contester des contraventions de stationnement ou autres que l’on jugerait abusives, et même à gérer l’annulation d’abonnements mensuels souscrits pour des services non utilisés.

 

En février pour la première fois dans l’histoire, un robot va défendre un accusé dans les cours de justice américaines !

Plus précisément, ce service qui semblait théorique, prendra place de manière pratique au mois de février en mettant, en effet, un robot avocat de DoNotPay à l’intérieur des cours de justice. Cet événement marquera l’histoire, puisque ça sera la première fois où un accusé sera défendu non pas par un humain mais par un outil créé par lui imitant ainsi sa réflexion. Cette intelligence artificielle sera en mesure d’opérer depuis un smartphone et d’écouter le procès pour pouvoir donner une ligne de défense convenable au délinquant. Cette réponse va lui être transmise à travers des oreillettes.

 

Quant au consentement 

Lorsqu’on évoque le droit et le fait d’être convoqué dans les cours de justice, il est primordial de se questionner sur le consentement. Est-ce que le défendeur a consenti et a accepté clairement et librement d’être défendu par un robot afin de réduire son amende par exemple ? Mais tout d’abord qui est cet accusé en question et où prendra place le procès ? En effet, le nom du tribunal ou de la cour de justice où se déroulera le procès, ainsi que le nom du prévenu n’ont pas été révélés par l’innovateur du robot. Mais, ce qui est sûr c’est qu’il y a eu consentement étant donné qu’en cas de perte de l’affaire de la part du robot avocat, l’entreprise DoNotPay s’est engagée à rembourser toutes amendes et dommages-intérêts qui vont être engendrés. De ce fait, il s’avère que cette première affaire de justice impliquant un robot, relève plus d’un test qu’une véritable affaire de justice sensible et délicate et cela même si le cas existe bien et n’est pas une fausse affaire.

 

En conclusion, l’entrée de l’IA dans le domaine de la justice soulève de nombreuses questions et préoccupations, qu’il s’agisse de problèmes éthiques, juridiques (notamment la question de responsabilité), sociaux ou même économiques. Il est impossible de prédire l’avenir d’un tel essai et s’il a vocation à continuer dans des affaires plus complexes n’appartenant pas à la catégorie de contravention. Il suffit d’attendre jusqu’en février pour découvrir les résultats de cette première mondiale. Et vous, acceptez-vous qu’un avocat robot vous défende au tribunal ? Ou même aller jusqu’à avoir un robot juge ?

Sources :

A propos de Lea Francis