« Aucune discipline, aucun domaine, aucune œuvre ne doit rester hors de portée » tel était l’objectif affiché dans l’ouvrage édité par le Ministère de la culture et de la communication en 2007 sur le handicap et la culture. Depuis, 4 autres ouvrages ont vu le jour dont le dernier en 2017.
Commencé en 2001, le gouvernement a engagé une politique sur le long terme pour intégrer et donner une place pleine et entière aux personnes atteintes d’un handicap. Parmi les actions et les politiques menées, l’accessibilité de la culture est un thème engagé depuis 2007. La problématique n’est pas simple car les handicaps sont variés : auditif, visuel, mental ou moteur. Tous ces types de handicaps nécessitent chacun une adaptation spécifique dans l’environnement culturel.
De plus, les enjeux sont nombreux en matière d’accessibilité à la culture. Le premier enjeu est l’information et l’accessibilité à la culture mais également l’autonomie. Le but est de permettre aux personnes en situation de handicap de se déplacer librement sans avoir besoin d’assistance afin qu’ils puissent profiter de l’exposition dans les meilleures conditions. Dans cet objectif de nombreux éléments sont à prendre en compte : la hauteur des présentoirs, la lumière, les reflets, la largeur des passages…
Ces problématiques ne sont pas forcément simples à intégrer dans un espace d’exposition surtout lorsque les contraintes architecturales du bâtiment sont à prendre en compte. Ajoutons à cela la nécessité de sensibiliser en plus le personnel d’accueil et les guides. Néanmoins de plus en plus d’efforts sont fait en ce sens parfois pour le confort de tous les visiteurs, les technologies participant grandement à cette accessibilité. Voici quelques exemples plus ou moins connus.
Pour les malvoyants :
L’audio-guide, très connu, qui est autant utile aux voyants qu’aux non-voyants. Cet équipement permet la description des œuvres tout en apportant des précisions supplémentaires et en apportant une ambiance sonore. Le toucher est également important et de plus en plus de musées proposent également la description des œuvres en braille. En plus de cela, les malvoyants peuvent parfois « toucher » les œuvres ou certains motifs : grâce à la technologie du 3D les œuvres peuvent êtres reproduites en un exemplaire plastique ce qui permet de les appréhender autrement.
Pour les malentendants :
Moins connu mais de plus en plus répandu : le visioguide. Pendant de l’audio-guide il permet une approche visuelle qui complète l’approche sonore. Cet équipement est très pratique pour les personnes malentendantes mais également pour les personnes déficientes intellectuellement. Cette approche des expositions permet en effet d’accrocher l’attention par des animations et une iconographie variée. La disponibilité de cette approche est rendue plus simple encore de nos jours car les personnes peuvent apporter leur propre matériel (tablette, smartphone…) et télécharger le support vidéoludique via des flashcodes ou des bornes de téléchargement.
Pour les personnes à mobilité réduite :
Moins connu, Norio (vidéo ci-dessous) un robot développé en 2015 celui-ci permet aux personnes à mobilité réduite de visiter des espaces qui ne leurs sont pas accessibles. Les personnes dirigent elles-mêmes le robot et se promènent au gré de leurs envies tout en admirant les œuvres au travers des images retransmises sur un écran devant elles. Autre avantage : ces personnes peuvent discuter avec les personnes qui sont à côté du robot et commenter avec eux les œuvres tout au long de la visite.

Ces quelques exemples ne rendent pas honneur à la diversité de la réflexion sur le sujet et de la potentialité des nouvelles technologies dans l’approche culturelle. Néanmoins cette brève présentation peut nous donner un échantillon des efforts qui sont fait pour rendre notre culture accessible.

A propos de Gabrielle MIONET