Les montres connectées utilisant l’application Strava peuvent permettre d’identifier des bases militaires dans le monde.

Carte interactive des données GPS receuillies par Strava.

L’utilisation de trackers d’activité est devenue de plus en plus courante au sein d’un nombre grandissant de personnes. Souvent grands sportifs de part leur métier, les militaires se sont mis à cette technologie et nombreux sont ceux qui portent une montre connectée durant leur activité physique.
Cela est bien pratique pour vérifier son tracé de footing grâce au GPS intégré qui envoie les données à l’entreprise, ici Strava. Sauf quand vous êtes militaire sur une zone sensible et que vous devez à tout prix garder secrète la position de vos troupes !
Strava commercialise ces bracelets connectés depuis trois ans environ. Grâce aux données GPS personnelles des utilisateurs, l’entreprise a créé une carte interactive avec les zones d’activités les plus utilisées. Si certains lieux sont fortement fréquentés, en zones de conflits seules certains tracés ressortent. Or, même si ces données sont anonymisées, des chercheurs américains ont mis en garde car ces données partielles permettent d’identifier des bases militaires américaines notamment les chemins de ronde ou lieux de vie sur la base. Ainsi il devient possible de déterminer précisément où se situe la cantine, l’infirmerie, les dortoirs etc…et de préparer un attentat.
Par exemple, au Mali où l’activité est nulle, apparaissent en surbrillance plusieurs sites de l’armée françaises engagée dans le cadre de l’opération Barkhane, comme le poste avancé de l’armée française à Tessalit, au nord du pays.
Base française au Niger, à Madama.

Face à l’abondance des objets connectés et des enjeux de la protection des données personnelles, les gouvernements ont réagi rapidement. Aux Etats-Unis, Strava a pris contact avec l’Etat-major afin de solutionner les problèmes soulevés par les chercheurs. Par ailleurs, l’entreprise à mis en place un site d’information détaillant les mesures de protections des données personnelles disponibles sur les montres.
Quant à la France, le ministère des armées a mis l’accent sur la prévention, notamment auprès des jeunes recrues concernant les publications sensibles sur les réseaux.
Ce fait divers tombe à point pour servir d’exemple quant aux risques d’utilisations des objets connectés, la récolte de données n’est pas à seule destination de l’utilisateur mais pourrait compromettre des opérations sensibles.