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La bande dessinée s’entend d’une catégorie d’édition graphique d’œuvres originales au format multicases, dessinées de la main de l’auteur. Le roman-photo s’apparente également à cette forme d’expression graphique narrative à la différence du support visuel de la narration qui sera alors photographique.
La communication numérisée permet l’accélération de l’échange de ces contenus originaux, mais facilite grandement leur contrefaçon. La bande dessinée numérique rencontre deux écueils majeurs dans son développement : l’attention limitée du cyberpublic (parfois évaluée à 8 secondes), ainsi que le confort de lecture de l’utilisateur. La première limite s’est résolue selon un processus d’élimination naturelle avec l’essor du format monocase dans l’univers numérique. La seconde limite a permis la subsistance du marché légal considéré dans son cycle complet, de l’auteur à l’éditeur, parfois au traducteur, puis vers l’imprimeur, le distributeur et ses intermédiaires, et enfin le client final : le lecteur.
Mais la chaine des intermédiaires à la publication est souvent un handicap majeur à la rémunération des talents de l’auteur. Ainsi des initiatives connexes de publications voient sans cesse le jour. Sur internet la gratuité est la règle pour les auteurs inconnus du monde de l’édition. Le dessein est parfois politique, le format multicases évoluera en monocase, à la manière d’un symbole, pour être repris dans un format narratif virtualisé multi-couches souvent traversé d’axes idéologiques identifiants. Ce fut le cas de la grenouille apparue dans Boy’s Club de Matt Furie, bande dessinée à propos de 4 animaux, qui échappa au contrôle de son créateur et devint une icône d’internet : un Mème. Le format numérique élude la censure par l’atout majeur de la décentralisation de sa diffusion lorsqu’il rencontre l’engouement du public. La qualité de son référencement accroîtra de manière exponentielle sa durabilité sociale.
Le monde de l’édition obéit à des règles d’ordre public auxquelles le développement du e-commerce a permis de déroger, sous réserve de sanction douanière. La barrière de la langue reste cependant un obstacle majeur à la distribution libre des contenus. L’élément linguistique semble de même affecter la relocalisation des auteurs de bande dessinée inquiétés pour leur art. La fuite des cerveaux français ne cesse de se décliner à toutes les catégories socio-professionnelles et les exilés de l’humour sont désormais une réalité tangible dans le pays qui se voulait celui des Droits de l’Homme.
Des tutoriels en ligne sont disponibles notamment pour l’acquisition de Comics et autres Bandes Dessinées. Certaines maisons d’édition font l’effort de la gratuité, ou feignent la négligence, et permettent un accès libre à toutes leurs anciennes parutions, téléchargeables au format PDF sur des plateformes tierces. Il est ainsi possible de lire les journaux satiriques des générations passées, de se familiariser avec les enjeux politiques de l’époque, bref, de redécouvrir notre histoire moderne de manière ludique et caléidoscopique. De même, certains auteurs jouent le jeu du référencement et nous offrent l’émotion sans demander contrepartie, ceux-là méritent le Panthéon ou au moins qu’on achète leurs albums.
 
 
 
 Crédits Illustration : Geluck P. (BE)

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