Community manager, Data scientist, Chef de projet web, Manager SEO, Head social media, Architecte système d’information, Data protection officier, Expert cybersécurité… Les métiers du web se multiplient et surfent sur la vague de digitalisation de notre économie. Certains s’en sortent mieux que d’autres, mais globalement c’est tout le secteur qui est en croissance constante et l’année 2018 sera particulièrement faste pour ceux qui ont déjà choisi d’embrasser des carrières dans le numérique et pour les nouveaux arrivants.

En France, la filière IT (Information Technology) affiche une croissance de 3,4% en 2017 selon Syntec Numérique (syndicat des entreprises du numérique). La bonne santé du secteur s’explique notamment par un contexte de reprise de l’économie. Symbole de cette reprise, l’emploi des cadres, tous secteurs confondus, se porte très bien puisque, selon les prévisions de l’Apec, 215 000 cadres vont être recrutés en 2018 et 237 000 le seront en 2019. Parmi les filières les mieux loties figure celle du numérique avec 19 000 emplois nets créés cette année et une tendance identique pour les années suivantes. 

On compte parmi les principaux vecteurs de cette croissance les technologies dites « SMACS » (Social, Mobilité, Analytique, Cloud et Sécurité), les cinq domaines références du numérique d’aujourd’hui. Elles ne pèsent pas moins de 20 % du marché IT. Le Cloud et la sécurité comptent parmi les segments les plus dynamiques des « SMACS » avec d’importantes potentialités de croissance. 

Alors qu’elles n’étaient que marginales en 2010, les « SMACS » ont su transformer les méthodes et usages par l’utilisation des services mobiles, du Cloud, du Big Data, des réseaux sociaux et sont devenues aujourd’hui essentielles. Elles devraient peser plus du tiers des budgets de développement informatique des entreprises à l’horizon 2020. En 2018, Syntec Numérique prévoit une croissance des « SMACS » de 15%. 

Les technologies « SMACS » offrant de telles perspectives de croissance, il est naturel que les compétences dans ces domaines soient particulièrement valorisées sur le marché du travail. En effet, si les rémunérations du secteur numérique vont globalement augmenter en 2018, certains métiers devraient plus particulièrement tirer leur épingle du jeu.

Ainsi, selon une étude menée par le Cabinet de recrutement Robert Half pour l’année 2018 :

• Les salaires de « Head social media » (responsable des réseaux sociaux), avec 3 à 5 années d’expérience, pourraient être revus à la hausse à hauteur de 17%
• Les salaires de « Data scientist » (responsable gestion et analyse de Big Data) pourraient connaître une augmentation de 22%
• Les salaires de « Manager SEO » (responsable de la stratégie de référencement web), avec 5 à 10 années d’expérience, pourraient croître de 27%

Etude Cabinet Robert Half

L’étude du Cabinet Robert Half pointe, en outre, les difficultés rencontrées par les entreprises pour recruter des talents. En effet, si celles-ci sont enclines à embaucher, les évolutions technologiques et leur complexification rend l’embauche de « perles rares » moins aisée. Alors, quand elles les trouvent, les entreprises sont prêtes à mettre le prix pour ne pas les laisser filer. Ce qui contribue à la hausse du montant des salaires et s’inscrit dans le mouvement de densification des profils percevant plus de 100 000 € par an dans le secteur numérique.

Dans une économie toujours plus digitale et complexe d’un point de vue technologique, la demande des entreprises est très forte et se traduit par une importante propension à l’embauche. Si globalement le recrutement des profils IT va s’intensifier en 2018 et devrait s’accompagner d’une hausse des salaires, certains profils ne suivent pas cette tendance. Ainsi, les « Webmasters » et autres « Community managers », véritables stars d’hier, ne sont plus aussi valorisés qu’il y a quelques années et devront se diversifier s’ils veulent prétendre à des rémunérations similaires aux stars d’aujourd’hui que sont notamment les « Data scientist » et les « Manager SEO ».