« L’intelligence artificielle est la science dont le but est de faire faire par une machine des tâches que l’homme accomplit en utilisant son intelligence.» Dans le domaine des métiers du droit, en pratique, l’intelligence artificielle a pour mission de générer des documents numériques : c’est l’autonomisation des tâches simples, exécutées en général par les stagiaires. En deux ans, les outils qui utilisent l’intelligence artificielle et la robotique se sont beaucoup perfectionnés pour déboucher sur des systèmes intelligents de justice prédictive et de gestion de l’information juridique.  Cela emmène certaines personnes à se poser la question de l’utilité des avocats pour certaines tâches, entre autres, la rédaction des actes juridiques, la gestion des contentieux ou la recherche juridique. Comment les professionnels du droit, particulièrement les Avocats, se verront-ils impacter par cette révolution des données ? Le robot remplacera-t-il un jour l’Avocat?
Selon certains auteurs comme Daniel et Richard Susskind, ces outils vont un jour ou l’autre détruire la profession d’avocat. Pour eux, les qualités humaines des avocats ne seront plus nécessaires et les robots seront plus aptes à donner de meilleures solutions aux problèmes juridiques. Pour exemple, le cabinet BakerHostetler a récemment recruté Ross (un outil développé par IBM pour faire totalement le travail des avocats) pour gérer des affaires de faillite d’entreprise. Ross est capable de faire des recherches sur des points de droit précis, d’intégrer et d’organiser une grande masse de données et de répondre à des questions posées en langage naturel.
Il est vrai que par exemple en contentieux les Legaltechs ont la possibilité de déterminer si un procès sera un succès ou non, de faire une estimation des dommages et intérêts, en s’appuyant sur des bases de données de décisions judiciaires. Cependant il y a des limites lorsque l’affaire en question n’a aucune similarité dans une base de données de décisions judiciaires. De même, les revirements de jurisprudence en raison de l’évolution des textes sont quasi-impossibles à réaliser par un logiciel.
Quoi qu’il en soit, les algorithmes ne pourront pas remplacer strictement le travail des avocats. Dana Remus et Franck Levy, professeurs de droit américain, affirment que la justice prédictive ne remplacera jamais les avocats, car le volet conseil est un volet majeur dans leur profession. Seulement 10% de leur travail pourrait être délégué à des logiciels. Le reste ne pourrait pas être automatisé selon Franck Levy, car cela nécessite une capacité à réfléchir et à prendre des décisions, choses que les technologies actuelles ne sont pas capables de faire. A ce jour, seuls les humains ont la capacité de négocier, de faire preuve d’empathie, de représenter le client en justice ou de rechercher des faits.
Il serait plus plausible, de parler pour le moment du « robot assistant » ou du « robot collaborateur » , qui va aider l’avocat dans son travail.
 

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