VALCRI, c’est quoi ?

VALCRI, pour « visual analytics for sense-making in criminal intelligence analysis », est un projet financé sur fonds européens dans le cadre du programme de recherche Horizon2020.
Il s’agit d’un outil qui utilise une intelligence artificielle dans le but d’accélérer les enquêtes criminelles de police, « d’améliorer leur précision, et même prévenir les crimes en détectant des liens passant souvent inaperçus aux humains. »
Développé à partir de mai 2014 par une équipe de 103 scientifiques et ingénieurs, l’algorithme d’intelligence artificielle de VALCRI exploite une base de données criminelles réelles et anonymisées (pas moins de 6,5 millions de dossiers soit 3 années d’enquêtes criminelles alimentent la base de données).
En traitant l’information et en reliant les données comportant des similitudes, VALCRI espère ainsi :
> Encourager l’imagination de ses utilisateurs grâce à une présentation des données via une interface Homme-machine tactile et intuitive
> Permettre une meilleure vision d’ensemble et une meilleure projection
> Favoriser la fluidité et la rigueur dans les enquêtes
Si l’outil recours à des algorithmes d’intelligence artificielle, il veille néanmoins à tenir ses utilisateurs informés des rouages qui se cachent dans « la boîte noire » en assurant la transparence du système.
Puisqu’il s’adresse directement aux enquêteurs analystes de police criminelle, l’outil VALCRI est expérimenté au sein des forces de police des Midlands de l’Ouest au Royaume-Uni et de la police d’Anvers en Belgique.
Développé selon un modèle d’open innovation, le projet VALCRI (qui en est aujourd’hui au stade de prototype intégré) peut grâce à ce partenariat compter sur plus de 310 utilisateurs pour se perfectionner.

Technologie utilisée :

VALCRI place l’intelligence artificielle au coeur de ses processus de traitement de l’information.
Grâce à des capacités d’apprentissage automatique ou « machine learning », VALCRI est capable « d’améliorer ses capacités analytiques au fur et à mesure qu’il est exposé à un nombre croissant de données et de profils criminels. »
Le projet VALCRI est donc directement rendu possible par l’essor des Big Data et le développement de puissances calculatoires toujours plus puissantes.
En outre, cette technologie est capable de traduire des concepts en langage humain directement dans la machine sous forme de code informatique.
C’est ainsi que VALCRI peut se définir comme « semi automatic semantic knowledge extraction engine ».

VALCRI demain :

Pour continuer à se développer et compter sur une base d’utilisateurs plus large, VALCRI doit cependant encore convaincre sur certains points :
S’agissant de la qualité de la preuve en matière pénale, il n’est pas certain que les preuves résultant de l’utilisation du système VALCRI soient opposables devant un tribunal.
En outre, « dans le cadre des enquêtes transfrontalières, les lois concernant la protection des données diffèrent d’un pays à l’autre, ce qui rend difficile le partage d’informations exploitables ».
Sur ce dernier point, l’harmonisation du droit européen en matière de protection des données, avec notamment l’entrée en application du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) en mai 2018 s’avère donc être un enjeu majeur dans l’aboutissement du projet VALCRI, afin que celui-ci dépasse le stade de prototype.
 

source : valcri.org

 
 
 

A propos de Martin REBOULLEAU