Les géants d’internet diversifient abondamment leurs offres respectives. La nouvelle tendance est à l’achat de droit de diffusion sportive. Bien que les motivations soient variées, l’élan se généralise.

Tour d’horizon des droits de diffusion des GAFA

Les GAFA étant implantés aux Etats-Unis, leur phase de lancement s’est naturellement tourné vers le marché local. Le gros coup est venu de Twitter en 2016, qui s’est offert pour 10 millions de dollars, 10 matchs de NFL. Quoique diffuseurs de second plan, cette offensive n’est pas passée inaperçue puisque cette année, c’est Amazon qui a obtenu les droits pour 50 millions de dollars, et ce, au détriment d’autres géants d’Internet. Les GAFA se posent désormais aux Etats-Unis comme des acteurs majeurs dans la diffusion de contenus sportifs.

Tandis qu’il n’en est qu’à ses balbutiements, le marché commence pourtant à s’exporter. À ce titre, Facebook avait obtenu l’année dernière, la retransmission du match du vendredi soir de la Liga, le championnat de football espagnol. Par ailleurs, Amazon a acquis, en juin 2016, le droit de diffusion audio de matchs de Bundesliga, le championnat de football allemand.

En outre, la Coupe du Monde 2018 arrivant, il semble que Snapchat ait émis une offre sur certains droits de diffusion de la compétition aux États-Unis, à l’instar de Facebook et Twitter.

Le marché français

Cette vue d’ensemble nous amène à nous poser une question. Quid des droits de retransmission en France ? Les regards se portent dès lors sur les droits de la Ligue 1, dont l’appel d’offre va être lancé d’ici quelques mois, pour une application dès 2020. Les géants d’Internet vont-ils enchérir ? La question est complexe. D’aucuns estiment que la retransmission du championnat national n’est pas suffisamment internationalisé pour prétendre à une offre de grande envergure de la part des GAFA, d’autant plus que ces derniers n’en sont qu’à leur phase de test. Cependant, l’attractivité croissante du championnat, ainsi que le nombre de fans sur les réseaux sociaux des équipes de premier ordre, pourraient infirmer cette vision.

La modification de la façon de regarder du sport

De manière globale, ce positionnement interroge sur l’impact que cela peut avoir sur nos comportements de téléspectateurs. Certes, le marché est, pour le moment, toujours dominé par des canaux historiques. Cependant, il serait erroné de penser que l’expansion va s’arrêter.

Pour prendre un peu de recul sur cette problématique, il est nécessaire d’observer, globalement, les motivations des GAFA. A cela, il semble que les finalités soient multiples : vente de publicité pour Google ou Facebook, diversification par rapport aux concurrents pour Apple, mais encore recherche d’un accroissement d’intérêt pour Twitter, actuellement en manque de croissance.

Par ailleurs, ces différents achats entérinent la modification des usages et modes de consommation des contenus sportifs. Il est pertinent d’observer que les diffuseurs historiques se tournent de plus en plus vers la diffusion numérique, et notamment sur les différents réseaux sociaux. La mode est désormais dans le visionnage rapide, bref, immédiat.  La diffusion sportive passe dès lors par la consommation de résumés et d’instantanés, consommation appuyée et encouragée par les GAFA, dont le mode de fonctionnement même s’inscrit dans ce courant.

A propos de Valentin MOREL-LAB