Laurent HENTZ, fondateur Numipage

Laurent Hentz, est le fondateur de Numipage, une société de conseils et de formation autour du SEO et de WordPress. Avec lui, nous faisons le point sur la pratique du « Negative SEO » qui affecte les stratégies de référencement numérique des entreprises.

Bonjour, pourriez-vous nous définir l’origine et la définition du « negative SEO » ?

Si certains référenceurs ont toujours eu des pratiques à la limite de la légalité pour ne pas dire parfois illégale, la mise à jour “Penguin” des algorithmes de Google visant à pénaliser les mauvaises pratiques plutôt que de les ignorer a fait émerger une nouvelle pratique le « Negative SEO ».
Il s’agit d’une méthode qui vise à tromper les algorithmes de Google en faisant passer un site comme ayant de mauvaises pratiques alors qu’il n’en a pas.
Que pouvez-vous nous apprendre de plus sur ces algorithmes ?
Les algorithmes déterminent les positions des contenus sur Google. Quand Google repère par exemple des contenus trop optimisés, une arrivée massive de liens non qualifiés, du contenu en double ou trop de spam sur un site, il applique des pénalités sur ces sites qui peuvent impacter durement leurs positions.
Il existe donc un risque de détournement ?
Oui ! Même si Google minimise le risque et met en avant la fiabilité de ses algorithmes, ces attaques et leurs effets sont des réalités. Les témoignages sont nombreux et le nombre de résultats sur Google, 69 700 000 pour la requête “negative SEO”, montre l’ampleur du phénomène.
Quels moyens pour s’en prémunir ?
Ces attaques ne sont pas faciles à contrer et elles auront toujours un coût pour l’entreprise.
La meilleure manière est de mettre en place des outils de suivi pour surveiller les nouveaux liens pointant vers le site. Cela permet de s’assurer que son contenu n’est pas réutilisé par d’autres sites, de suivre ses positions sur Google et d’être prévenu en cas d’attaques contre le site.
A cet égard, Google Search Console est incontournable. En cas de génération de faux liens il propose notamment un outil qui permet de les invalider, on parle de « désaveu de liens ».
Il faut également mettre en pratique les conseils habituels pour protéger la sécurité de son site et se prémunir de la copie des contenus de celui-ci sur un site tiers.
Auriez-vous en tête d’autres techniques de détournement ?
Oui. Il existe des attaques via les avis sur les produits sur les sites d’e-commerce. L’une d’entre elles consiste notamment à noter faiblement les produits ou à écrire en masse de faux avis négatifs. Des attaques du même type peuvent être menées sur les pages des entreprises sur Facebook ou Google Maps par exemple. Une variante consiste à détourner l’outil de suggestion de Google en associant des termes négatifs à celui de la marque, par exemple « … arnaque » « … défectueux » etc.
Comment voyez vous l’avenir sur ces sujets ?
Depuis l’origine du web il existe des techniques de contournement. Google et les autres acteurs feront évoluer leurs algorithmes pour conserver la pertinence de leurs résultats. Il en va de leur modèle économique. Mais plus largement cette tendance interroge sur la dépendance de sites ou de produits à une seule source de trafic et sur l’influence d’une poignée d’outils populaires sur la pérennité de nombre d’entreprise.