Nous vous parlions dans de précédents articles des drones comme service de livraison (ici), d’engins aérospatiaux permettant l’accès à internet (ici) ou encore de la réglementation qui allait s’appliquer dans le cadre d’un usage civil (ici). Aujourd’hui il n’est plus question de drone comme gadget mais bien comme un outil à l’appui des services de défense et de secours.
 
Les drones au service des forces de l’ordre
Cela fait plusieurs mois déjà que des drones sont utilisés dans le cadre de la sécurité routière. La gendarmerie avait procédé à des expérimentations de novembre 2015 à janvier 2016 dans l’Oise, puis à Beynes en février. Le drone, volant à une altitude d’au moins 40 mètres, devait permettre d’identifier les « comportements dangereux, comme le franchissement d’une ligne continue, les demi-tours non autorisés en ligne droite ou encore des distances de sécurité non réglementaires »[1]. Toutefois le dispositif n’est pas encore au point puisqu’il ne permet pas de détecter l’utilisation de téléphone portable lors de la conduite, ni de constater un excès de vitesse, ou encore de lire une plaque d’immatriculation[2]. Ces aéronefs sont également utilisés pour la surveillance de rassemblement de masse. Il peut aussi servir sur le lieu d’un accident de la route afin de détecter d’éventuelles victimes non identifiées au sol, ou encore pour mieux comprendre les circonstances de l’accident.
Suite à cet essai fructueux la gendarmerie avait passé un appel d’offre pour la fourniture de drones. C’est la société Novadem qui l’emporta en novembre 2016 et devait fournir 19 « micro-drones tactiques » déployables cette année, pour un montant de 328 695€. Voici un aperçu de « l’œil déporté » de la gendarmerie :

 
Les drones au service des secours
Les drones sont aussi un outil d’assistance aux victimes, notamment lors de catastrophes naturelles tels que les séismes ou ouragans. Ils permettent entre autres de détecter des corps grâce à des caméras thermiques. Ce moyen avait déjà été déployé en 2016 en Equateur suite à un séisme[3].
Dans des situations d’urgence de la vie quotidienne, ces instruments sont également amenés à se développer. Un étudiant belge a prototypé en 2014 un drone équipé d’un défibrillateur. Alec MOMONT, l’inventeur de ce « drone-ambulance », ambitionne de réduire considérablement le temps d’arrivée des secours. Grâce à cet aéronef, les secours virtuels peuvent être présents quelques minutes seulement après l’appel à l’aide (dans l’attente des urgentistes). Ainsi, des chercheurs suédois ont procédé à des tests : les drones sont arrivés en moyenne 16 minutes avant l’ambulance. En sachant que chaque minute, le taux de survie d’une personne victime d’un arrêt cardiaque diminue de 10 %, le gain de temps offert par ses drones est non négligeable !

 
En France, chaque année se sont près de 500 personnes qui meurent noyées. Pour venir en aide aux sauveteurs dans leur mission, le drone HELPER a été développé. Ce drone équipé d’une bouée auto gonflable permet d’apporter très rapidement une première aide à la victime, dans l’attente de secours arrivant par bateau.

 
Début septembre dernier, la ministre des Armées, Florence PARLY, annonçait l’armement des drones de renseignement et de surveillance. Bien que la ministre ait précisé qu’il n’était pas question de robots tueurs, force est de constater qu’ils seront au service de l’armée sur des zones de conflit et serviront donc à tuer.
De gadget pour enfant (ou adulescent), le drone est devenu une technologie salvatrice… et désormais meurtrière.
 
 
[1] Courrier Picard, 6 novembre 2015.
[2] Bilan de l’ETO de l’emploi de drones en sécurité routière à Beynes, 2 février 2016 lien
[3] Des drones pour aider les secours après le tremblement de terre en Equateur, France24, le 04/05/2016

A propos de Tiphaine D.