En février 2015, Yandex, le moteur de recherche russe, s’est rapproché des autorités de son pays afin de se plaindre de pratiques anticoncurrentielles de la part du géant américain Google. Et le 17 avril 2017, l’Autorité de la concurrence russe (FAS) est, enfin, parvenue à un accord avec Google, selon lequel, le géant américain doit payer une amende de 438 millions de roubles (7 millions d’euros).
En effet, Yandex a porté plainte pour abus de position dominante car sous Android, le moteur de recherche de Google et les applications Google sont installés par défaut. Et cela, en tenant compte du fait, qu’aujourd’hui plus de 8 Smartphones sur 10 vendus en Russie sont animés par le robot vert.
Par ailleurs, en novembre 2015, Yandex a annoncé avoir déposé une nouvelle plainte contre Google en pointant un abus de position dominante avec le système Android. En étendant sa plainte à l’encontre de son rival américain, Yandex se positionne donc aux côtés de Microsoft, du bloqueur de publicité Disconnect ou encore du répertoire d’applications mobiles indépendant Aptoïde.
Ainsi, à l’instar de l’Union européenne et des États-Unis, la Russie a ouvert en 2015 une enquête sur les pratiques commerciales du géant californien en lui demandant de « retirer toutes les applications préinstallées afin de permettre aux autres éditeurs d’avoir autant de chance de se faire une place sur l’OS mobile » (http://www.clubic.com/os-mobile/android/actualite-786138-yandex-depose-plainte-google-android-ligne-mire.html).
Le 17 avril 2017, l’Autorité de la concurrence russe (FAS) est, enfin, parvenue à un accord avec Google après 2 ans d’enquêtes et de procédure. Le géant américain « écope d’une amende de 438 millions de roubles (7 millions d’euros). Bien peu, pour un groupe qui a réalisé 90 milliards de dollars de chiffre d’affaires l’année dernière » (http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2017/04/18/32001-20170418ARTFIG00011-l-antitrust-russe-fait-plier-google.php).
En revanche, l’autre partie de cet accord est plus lourde de conséquences. Pour rétablir la concurrence, l’autorité russe demande à Google de « faciliter l’arrivée d’applications rivales des siennes sur les Smartphones », ainsi que « permettre l’installation d’autres moteurs de recherche que le sien sur l’écran d’accueil des Smartphones russes sous Android » (http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2017/04/18/32001-20170418ARTFIG00011-l-antitrust-russe-fait-plier-google.php). Dorénavant, Google ne peut donc plus limiter l’installation de certaines applications par le consommateur sur son terminal et les consommateurs russes peuvent installer d’autres moteurs de recherche, comme par exemple Yandex, qui s’ouvriront par défaut sur leurs mobiles.
« Nous sommes parvenus à un accord qui préserve l’écosystème sous Android tout en offrant un environnement favorable aux développeurs tiers pour qu’ils puissent assurer la promotion de leurs applications sous Android », a résumé Igor Artemiev, président de l’Autorité de la concurrence russe (http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2017/04/18/32001-20170418ARTFIG00011-l-antitrust-russe-fait-plier-google.php). Cet accord « répond aux intérêts de toutes les parties », a estimé Google dans un communiqué (http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2017/04/17/97002-20170417FILWWW00103-russie-google-paie-une-amende-de-7-m.php).
La Russie a donc réussi à ouvrir une « brèche dans les défenses » du géant américain (http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2017/04/18/32001-20170418ARTFIG00011-l-antitrust-russe-fait-plier-google.php). De son coté, la Commission européenne accuse, également, Google d’abus de position dominante dans les Smartphones et la décision de l’antitrust européen pourrait être rendue au cours des mois qui viennent. En effet, elle estime que le concepteur d’Android « prive les consommateurs d’un choix plus large d’applications et de services mobiles et freine l’innovation venant des autres acteurs » (http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2017/04/18/32001-20170418ARTFIG00011-l-antitrust-russe-fait-plier-google.php).

A propos de Marta TATLIAN