Toujours dans le but d’accroître l’utilisation d’Internet dans les pays en développement et dans des régions pauvres en infrastructure télécom traditionnelle telle que l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud-Est, Google espère fournir l’accès à Internet pour tous à travers son projet Loon « projet gonflé ».

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Le projet Loon repose sur une idée assez simple. Les ingénieurs du moteur de recherche Google proposent d’utiliser des ballons Wi-Fi auto-dirigeables de 15 mètres de diamètre, perchés à 20 km d’altitude, bien au-dessus des avions et des perturbations atmosphériques, et hors de notre champ de vision depuis la Terre.
Les ballons vont agir comme des antennes relais, ces derniers fonctionneront grâce à un algorithme leur permettant la modification de leur altitude pour qu’ils utilisent les vents aériens souhaités et donc la direction voulue.
Ces ballons offrent une connexion Internet de bonne qualité (équivalent 3G) et Chaque ballon permettrait de couvrir une population sur un rayon d’environ 40 km.
Le directeur du projet Loon, Mike Cassidy prévoit, qu’à partir de 2016, il serait capable de créer un anneau de 80 km de large qui assurerait un réseau de téléphonie mobile LTE alimenté par ses ballons dans des zones rurales d’Amérique du Sud, d’Afrique du Sud et d’Océanie.
La difficulté porte sur le nombre de ballons à mettre en place, et sur la technologie pour les créer. Le projet Loon prévoit de lancer entre des dizaines et centaines de milliers de ballons. Ce n’est qu’avec un tel maillage d’antennes que le réseau internet pourra être vraiment stable au sol.
Google n’a toutefois pas l’intention de lancer seul ce projet. Il espère que des opérateurs télécoms le suivront dans ce développement original, notamment pour lui fournir l’accès au réseau depuis le sol. Les ballons ne sont en fait que des antennes chargées de répercuter le signal sur une large zone.
Côté internaute, pour profiter de cette manne numérique tombée du ciel, il faudra simplement s’équiper d’une antenne spécifique installée sur le toit.
Le Centre national des études spatiales s’est associé à Google pour le projet Loon et y voit une manière d’exploiter son savoir-faire.
Étant expert dans ces technologies, le CNES prévoit de soutenir le projet Loon, notamment en lui fournissant une nouvelle génération de ballons stratosphériques.
Depuis le lancement du projet Loon, Google avait fait l’objet de plusieurs tests qui sont effectués aux Etats-Unis, au Brésil et en Nouvelle-Zélande.
Le Sri Lanka est officiellement le premier pays qui va bénéficier de ce projet après avoir signé un protocole d’accord avec le géant américain.
L’île, qui était en 1989 le premier pays d’Asie du Sud à introduire les téléphones portables, bénéficie déjà d’une certaine avancée technologique par rapport à ses voisins.
Grâce au projet Loon, le Sri Lanka sera entièrement couvert et pourra offrir une connexion Internet à 22 millions d’habitants et le prix sera abordable pour une connexion à haut débit, qui pourrait atteindre 22 Mbit/s.
Les fournisseurs d’accès locaux auront accès au réseau de ballons, ce qui devrait permettre une baisse des prix de la connexion à Internet dans le pays.
Pour le géant de l’Internet, le gain peut être colossal : avec plus de 3 milliards de personnes à connecter, le projet Loon ouvrira toute une nouvelle part de marché pour le serveur de recherche.
Google ne sera pas directement rétribué, mais il pourrait largement bénéficier de l’apparition sur le réseau de millions de nouveaux internautes, clients potentiels de ses services (YouTube, Maps, Gmail, etc.).
Quant au CNES, le développement de ces nouveaux ballons devrait ouvrir de nouvelles possibilités de recherche stratosphérique, notamment pour le projet Stratéole 2, qui a pour but l’exploration des mouvements de la vapeur d’eau dans la haute atmosphère.

A propos de Walid Ben Amor