Une mesure de « vérification extrême » à l’égard des voyageurs et des immigrants a été mise en place par l’Etat américain. Les réseaux sociaux et les contacts téléphoniques subissent désormais le contrôle des autorités publiques.

Révéler son identité numérique : le nouvel argument contre le terrorisme

Les États-Unis invitent discrètement depuis décembre 2016 les voyageurs à communiquer leurs identifiants sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une option facultative dans l’Electronic System for Travel Autorisation (ESTA), mais indicative quand même de l’esprit de Washington.
Dans ce sens-là, le secrétaire de la Sécurité intérieure du gouvernement Trump, J. Kelly, a précisé début février 2017 qu’Internet constitue un domaine d’investigation pour les autorités douanières. Le but étant l’infiltration de terroristes potentiels, l’Etat américain va plus loin que les enquêtes typiques.

Capture d’écran du formulaire de l’ESTA – www.fortune.com

La requête concerne les ressortissants de 38 pays (dont la France) bénéficiant du programme d’exemption de visa pour un voyage de moins de 90 jours. Elle touche également sept pays du monde musulman, jugés comme n’ayant pas de registres fiables pour convaincre de la véritable identité de leurs citoyens.

Les données personnelles menacées

Accusé déjà de protectionnisme, le gouvernement américain répond que cette mesure concerne « un nombre relativement restreint de personnes, pendant un certain temps ».
En revanche, pour les opposants, elle pèse sur la liberté d’expression et le respect de la confidentialité, puisque ces informations seront définitivement exposées aux autorités américaines. L’Internet Association, qui représente les géants du numérique, souligne les risques inévitables de la mesure pour la sécurité des données des personnes concernées.

A propos de Iliana KOUTOULAKOU