À l’heure où l’on se soucie de plus en plus de la protection de nos données personnelles, le moteur de recherche Qwant pourrait être la solution. D’ailleurs, le règlement européen qui rentrera en application en 2018 a entendu les besoins des citoyens et leur permettra d’obtenir plus d’informations et de maîtrise sur leurs données stockées par les entreprises.
En plus d’être un moteur de recherche classique, Qwant ne recueille pas les données personnelles de ses internautes. Comment fait-il ? Qwant promet aux utilisateurs le respect de leur vie privée en ne les traçant pas. Ainsi pas de cookies, pas de traceurs. Il ne conserve même pas les adresses mails ! Les résultats affichés sont neutres et s’affichent uniquement en fonction des tendances du moment notamment d’après les réseaux sociaux.
Pour être complètement transparent, Qwant a publié le code source des logiciels pour que les utilisateurs puissent vérifier par eux-mêmes que le moteur de recherche ne collecte pas de données.
Les seules données qui sont collectées, mais non divulguées ou revendues, sont celles que les utilisateurs donnent lors de leur inscription à des services de Qwant. Il s’agit des noms, prénoms et adresses électroniques : ces données ne sont utilisées que pour la gestion du compte de l’utilisateur.
Comment fonctionne-t-il alors ? Il se rémunère avec le système du paiement au clic, comme Google avant 2009, et avec des partenariats notamment avec TripAdvisor ou eBay. Exemple : si quelqu’un qui est passé par Qwant réserve sur TripAdvisor, le moteur de recherche reçoit un pourcentage.
Le défi était de prouver qu’un tel moteur de recherche pouvait être rentable. Après plus de trois ans d’existence, quel est le bilan ?
Le démarrage a été lent et difficile, mais depuis 2016, on peut dire que Qwant décolle enfin : il y a de plus en plus de visiteurs. En mai 2016, 21 millions de visiteurs ont été recensés contre 8 millions six mois plus tôt. L’affluence vient principalement de France et d’Allemagne. Et depuis un an, il représente 1% de parts de marché en France et peut alors exister aux yeux des publicitaires.
Bien sûr cela reste infime comparé à Google, qui détient le monopole sur le marché européen. Mais pour les fondateurs du moteur de recherche français, cela va changer car les gens tolèrent de moins en moins la surveillance appliquée par tous les autres moteurs de recherche. De plus, ils ont de plus en plus conscience de l’utilisation de leurs données par les entreprises et de la valeur qu’elles ont pour elles.
Le but des fondateurs de Qwant est de figurer parmi les choix de moteurs de recherche par défaut sur Safari et Chrome. Cela permettrait à Qwant d’être connu du grand public. Ils ont d’ailleurs déjà signé avec Mozilla.
Leur devise : une pratique éthique, propre et respectueuse des droits des européens.

A propos de Marion DRAPPER