Malgré l’explosion de son chiffre d’affaires depuis sa création, le No1 du streaming musical a accumulé ses pertes jusqu’à maintenant. Ce phénomène paradoxal est dû à un business model bien critiqué.

Un modèle économique ambigu

Le site propose des services gratuitement ou avec un abonnement de 9,99€ par mois qui permet d’écouter des morceaux sans publicité. Cette offre a attiré l’attention de 40 millions d’internautes qui y sont déjà abonnés parmi ses 100 millions d’utilisateurs. Selon The Guardian, 91% du chiffre d’affaires de la plateforme est issu de ses abonnements payants.
Mais ce profit ne suffit pas pour que le site soit vraiment rentable. Spotify a investi immédiatement cet argent pour se développer dans le marché mondial. Etant actuellement présent dans 60 pays, il vise encore les grands marchés comme la Chine et la Russie. Or, cette vision vers l’expansion internationale n’a pas laissé de place pour des bénéfices.

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La présence de Spotify dans le monde

D’ailleurs, la plateforme dépense 70% de ses revenus pour les licences qu’elle signe avec les ayants droit des morceaux. Les sommes versées aux labels musicaux constituent le poste principal des dépenses du site, en limitant sa rentabilité au négatif. D’après Bloomberg, si Spotify achetait les droits des chansons sous la forme d’un forfait (ex. par genre de musique), chaque nouvel abonné apporterait de l’argent à la société.

Le vent peut tourner

Malgré cette situation, la valorisation de Spotify dépasse les 8 milliards de dollars. Les investisseurs comprennent que le marché du streaming musical a du potentiel. Bien qu’il n’ait pas encore côté en Bourse, Spotify compte s’introduire au Nasdaq en 2017.
Interrogé par Reuters, un membre du conseil d’administration du groupe avoue que l’objectif  jusqu’à maintenant n’était que la croissance du site. “Peut-être que la rentabilité va commencer à devenir une priorité aussi”, déclare t-il.
Est-ce qu’on va enfin voir des bénéfices dès 2017? Il répond: “Oui, absolument…”

A propos de Iliana KOUTOULAKOU