A l’occasion de la première édition du festival « Ethique en projection » sur le thème de l’Homme du futur, qui s’est déroulé à Strasbourg du 13 au 15 octobre dernier, revenons sur la place accordée, au cinéma, à l’humain amélioré.

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Le transhumanisme est un mouvement intellectuel qui s’est imposé aux Etats-Unis dans les années 1980 et qui prône un Homme aux capacités intellectuelles mais aussi physiques plus développées que la norme grâce notamment aux nouvelles technologies et aux avancées de la médecine.
Cette idée d’un Homme du futur a toujours fasciné les scientifiques, l’Homme de façon générale mais aussi les cinéastes qui n’ont pas hésité à exposer dans leurs œuvres, telles que Blade Runner, Ghost in the Shell, Bienvenue à Gattaca et bien d’autres, leurs idées d’un humain augmenté. Cette idée d’un Homme du futur, nous allons le voir à travers plusieurs films, a su évoluer en corrélation avec les avancées technologiques.

Quand transhumanisme rime avec savant fou

Avant les années 1970-1980, l’Homme amélioré au cinéma est considéré comme une créature qui serait le fruit des œuvres d’un savant fou. On retrouve cette vision notamment dans le film Frankenstein, The Boogie Man Will Get You ou encore Chérie je me sens rajeunir. Dans ces œuvres, on ne parle pas encore de transhumanisme avec le même sens que cela peut avoir de nos jours.
A l’époque, on parle plus de « surhomme » qui aurait des capacités physiques développées mais pas d’humain augmenté. Cette représentation est courante du fait du manque d’avancées de la médecine et des technologies.
Ainsi avant 1980 et l’affirmation de cette idéologie, l’humain amélioré représentait uniquement une utopie. Dans The Boogie Man Will Get You (1942), l’une des premières œuvres abordant le transhumanisme, le réalisateur Lew Landers, apporte même une tournure humoristique à cette thématique.

Un Homme du futur de plus en plus réaliste

A la fin du 20ème siècle, la représentation de l’humain amélioré évolue avec le développement de l’informatique, les travaux sur l’ADN, la robotique et les NBIC (Nanotechnologie, biotechnologie, intelligence artificielle et sciences cognitives).
Nous retrouvons cette évolution dans le film de Ridley Scott, Blade Runner datant de 1982. Dans cette œuvre, le réalisateur dénonce déjà les dérives possibles d’un humain aux capacités développées. Il ne s’agit plus simplement d’un « surhomme » mais d’un véritable Homme du futur. On cherche donc à s’interroger sur les finalités de l’humain augmenté.
Mamoru Oshii, réalisateur de Ghost in the Shell, a, lui aussi, dans ce film voulu inciter au débat, en s’interrogeant sur la cybernétisation de l’être humain. Il le fait notamment en s’interrogeant sur les sentiments de ces Hommes du futur, partagés entre vie humaine et bionique. Ainsi le réalisateur invite le spectateur à reprendre une discussion philosophique qui avait débuté sous Descartes par le célèbre « cogito ergo sum » et à s’interroger sur son individualité, à se demander ce qui nous rend humains, homme ou femme.
Le cinéma a donc participé à forger l’image de l’humain amélioré au fil des années chez le spectateur. Des films à la réalité il n’y a qu’un pas, on assiste donc ces dernières années à une « course » au transhumanisme, avec Google, IBM et de nombreuses start-up technologiques qui développent de nouvelles méthodes pour faire évoluer l’humain et le rendre toujours plus fort.
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