Il y a quelques mois, je vous parlais de Laurel et de son livre édité et financé grâce au crowdfunding (vous pouvez le lire ici : « Comme convenu », le projet de l’illustratrice Laurel financé à 2000% grâce au crowdfunding). Il n’y a pas que les livres qui peuvent être financés de la sorte, c’est également le cas des séries télévisées ou des web-séries.
Ne pas confondre web-séries et webséries
Avant toute chose, voyons ensemble quelques définitions.
• Web-séries : série composée de vidéos diffusée sur Internet. A l’origine elles sont produites avec de faibles moyens par des amateurs voire des semi-professionnels, mais elles connaissent une montée en puissance certaine du genre et ont de plus en plus de succès.
• Webséries : fiction sous forme écrite et conçue pour être diffusée sur Internet. On les connaît aussi sous l’intitulé de « fanfictions ».
Attention donc à ne pas confondre les deux, car c’est le premier terme qui va nous intéresser. Les web-séries connaissent donc un vrai succès aujourd’hui. Ce succès est lié au numérique mais également à la popularité des séries et à leur format de courte durée. C’est donc un phénomène qui est à la croisée de plusieurs mondes : séries télévisées et court métrage.
La web-série française Noob
La web-série française Noob a été créée par le toulonnais Fabien Fournier et est diffusée depuis le 7 novembre 2008. Cette série est numéro un au box-office des web-séries françaises depuis 2009 et a été visionnée plus de 60 millions de fois sur Internet. En mai 2013, l’équipe de la web-série propose à ses fans de financer un film par le crowdfunding sur la plateforme Ulule. Un grand nombre de web-séries sont financées entièrement par les internautes.
Le financement participatif
Le crowdfunding, que l’on peut traduire par « financement participatif », est la possibilité de faire financer un projet, une idée, par un grand nombre de personnes (parce que seul, on ne peut tout simplement pas y arriver), et le plus souvent par des particuliers (comme vous et moi).
Le porteur de projet (la personne qui lance le projet à faire financer) souhaite éviter de faire appel aux acteurs traditionnels de la finance tels que les banques. En somme, tout peut être financé : poursuite d’études, création d’une ligne de chaussures, participation au remboursement d’un prêt, et également la réalisation d’un film ou d’une série. Il existe différentes sortes de participation, et aujourd’hui, il est courant d’avoir des contreparties pour les investisseurs (don avec contrepartie). Ces dernières vont dépendre de la somme versée, mais en règle général, plus le don est important, plus la contrepartie est importante.
L’équipe de la web-série Noob souhaitait obtenir 35 000€ via la plateforme Ulule. L’objectif a été atteint en moins de 15 heures. A la fin du financement du projet, soit au bout de 70 jours, la somme récoltée était de 682 161 euros soit 1948% de la somme demandée initialement. Cet exploit a été possible grâce au soutien de 11 933 internautes.
La web-série RANDOM a elle été entièrement financée grâce au crowdfunding mais le montant demandé était bien moins élevé que celui demandé pour le film de la web-série Noob. L’équipe souhaitait obtenir la somme de 2 500 euros. Enfin, la web-série RESET est un autre succès qui a été financé grâce à la plateforme Ulule.
Quand le rêve de certains fans devient une réalité
Ces exemples n’en sont que quelques uns parmi tant d’autres. Mais tout cela a donné des idées à Rob Thomas, le producteur de la série télévisée américaine Veronica Mars qui a également fait financer un film servant de fin à la série. Il est passé par la plateforme KickStarter et a récolté 5,702,153 dollars. Ce ne sont pas moins de 91 585 contributeurs qui ont soutenu son projet et sans doute parmi eux principalement des fans souhaitant voir la série se conclure de la façon dont elle le méritait.
Le crowdfunding n’est pas le seul moyen de financement récent des séries télévisées. Le placement de produit en fait également parti et je vous en parle dans cet article : Les annonceurs au pays des séries télévisées.
Adeline VIVO
Etudiante en Master 2 Commerce Electronique, déjà titulaire d’un Master 2 en Droit du numérique obtenu à l’Université de La Rochelle. Passionnée par les nouvelles technologies et leurs impacts sur notre société.
