Impossible d’aborder le paiement sans contact sans évoquer la technologie NFC (Near Field Communication ou, en français, « communications en champ proche »), puisque c’est celle-ci (entre autre) qui permet à ce moyen de paiement d’exister. En effet, le NFC est une technologie de communication sans fil à courte portée et à haute fréquence (forme particulière de la technologie RFID), permettant l’échange d’informations entre des périphériques proches, quels qu’ils soient. Cette technologie s’avère extrêmement pratique dans le domaine du paiement, notamment de par sa taille très réduite et sa dimension sécuritaire via encodage et chiffrement embarqués. Ainsi, de manière très concrète, la technologie NFC permet des interactions simples et sûres dans les deux sens, entre des appareils électroniques, permettant, entre autre, aux consommateurs d’effectuer des transactions sans contact via leur carte bancaire, leur smartphone ou même leur tablette.
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Pour que cette technologie, qui semble extrêmement intéressante dans son application aux paiements, et qui pourrait dès lors modifier grand nombre de comportement dans ce domaine, puisse jouer pleinement son rôle, encore faut-il que les appareils susceptibles d’être utiles à la réalisation d’achat soient équipés des puces nécessaires au fonctionnement du sans contact. Concernant les appareils servant à envoyer l’information de paiement (autrement dit les smartphones, tablettes, cartes bancaires etc..), cela ne pose pas réellement de problème dans la mesure où la grande majorité des constructeurs de ceux-ci l’installent dorénavant presque d’office sur leur produit.
Cela devient nettement moins évident lorsqu’il s’agit des appareils servant à recevoir le paiement (autrement dit les bornes de paiements en tout genre), et notamment les terminaux de paiement (TPE) que l’on retrouve chez beaucoup de commerçants. En effet, ces derniers ne sont pour l’instant pas dans l’obligation de se munir de matériels acceptant le paiement sans contact via ce genre de nouvelles technologies, ce qui explique que seuls 26,2% des commerces CB en possédaient en octobre 2015.
Cette situation, qui évidemment n’a rien de figé (d’autant plus que les chiffres sont en constante augmentation : +5% entre janvier et octobre 2015), paraît quelque peu contradictoire quand l’on s’intéresse aux avantages que peut apporter l’utilisation d’un matériel permettant le paiement sans contact. En effet, d’un point de vu très pratique, la durée des transactions effectuées via la technologie sans contact est nettement inférieure à celle des transactions « traditionnelles », ce qui constitue un avantage non négligeable pour le commerçant, qui voit ainsi ses files d’attentes réduire et corrélativement la satisfaction de ses clients augmenter.
Peut-être peut-on expliquer la réticence des commerçants par le fait que ces paiements ne sont possibles qu’en dessous d’un plafond de 20 euros, et n’ont, contrairement au paiement par carte bancaire classique, pas de montant minimum imposé (ce qui peut notamment poser des problématiques de frais bancaires pour les commerçants…) ; ou, tout simplement par le fait que, même s’il est indéniable que les mentalités et habitudes de consommation se modifient ces dernières années, force est de constater qu’elles ne le font pas de manière instantanée, mais de manière progressive.
Il est encore possible que cette reconnaissance mitigée du paiement sans contact (remarquable tant chez les commerçants, que chez les consommateurs eux mêmes : selon un sondage Odoxa, pas moins de 57% des français disaient trouver « le paiement sans contact inutile ») soit liée au volet sécuritaire de celui-ci. En effet, il est évident que la sécurité des transactions constitue un élément essentiel dans l’adoption d’une nouvelle technologie par le consommateur et dans la confiance qu’il lui porte. Cela est d’autant plus vrai dans ce secteur particulier qu’est celui des paiements, dans lequel un système non-sécurisé peut aboutir à une perte financière pour le consommateur.
Ainsi comme le montre un récent sondage CSA, le consommateur se sent plus exposé au risque de fraude ou de piratage de ses données bancaires dans le cadre du paiement sans contact (quel que soit le périphérique utilisé pour le réaliser), que dans le cadre d’un paiement bancaire classique. Or, bien que ces craintes puissent être légitimes, elles n’en sont pas pour autant fondées. En effet, la sécurisation des transactions pour le paiement sans contact est assurée par plusieurs procédés qui sont : l’utilisation d’algorithmes d’encodage et de chiffrement, la courte distance de communication entre les appareils et le plafonnement de transaction fixé à 20 euros.
Par ailleurs, en cas de perte ou de vol, la procédure reste la même que pour les cartes bancaires traditionnelles, c’est-à-dire que le propriétaire de celle-ci doit faire opposition auprès de sa banque, laquelle le remboursera pour les transactions frauduleuses (concernant le téléphone mobile, la banque procèdera à la désactivation de l’application bancaire de paiement). Cela fait dire à M.Willy Dubost, de la Fédération bancaire française, que « ces modes de paiement sont bien plus sécurisés que ne l’est le chèque ! Si l’utilisateur se fait voler ses données ou si une transaction erronée est effectuée, la banque annule l’opération. Ces craintes n’ont donc pas lieu d’être ». Cependant, aucune étude réalisée sur le sujet ne permet de rendre compte de la réalité de la sécurité entourant ce moyen de paiement ; il appartient donc à chacun de se forger sa propre opinion sur la question, et se faisant, de choisir d’adopter ou non le paiement sans contact !

WYWYDRA_Alexis_PHOTO_2015DRA Alexis

Étudiant en Master 2 de Droit de l’Économie Numérique à la Faculté de Droit, de Sciences Politiques et de Gestion de Strasbourg, et membre actif de l’association MédiaDroit.

A propos de Alexis Wydra