Les TV connectées sont devenues de plus en plus intelligentes. Leurs différentes fonctionnalités permettent aux constructeurs de trouver un modèle économique assez effectif susceptible de rendre possible la monétisation de l’usage de la TV. Il s’agit de la publicité ciblée qui fait en sorte que les constructeurs continuent à gagner de l’argent même après la vente du matériel.
Les Smart TV peuvent analyser le contenu regardé par les utilisateurs, cela va permettre la  diffusion de la publicité contextuelle et personnalisée. Des revenus supplémentaires sont générés par un mode de reconnaissance automatique du contenu qui étudie les habitudes des utilisateurs. Ces données sont collectées et ensuite vendues à des tiers – les agences publicitaires. Les marques qui produisent des Smart TV comme LG, Samsung ou Sony proposent avec le matériel, un paquet de services intégrés comme la boutique d’application, Netflix, Youtube et d’autres, sur lesquels ils gagnent des commissions.
L’idée d’une Smart TV espion est effrayante, mais rien de nouveau. Depuis l’arrivée sur le marché de ces TV connectées, les écrans des utilisateurs sont surveillés grâce à des technologies qui créent ensuite une empreinte numérique du contenu. Des plateformes publicitaires utilisent cette empreinte pour diffuser des publicités personnalisées sur les chaînes TV, YouTube, Playstation et sur d’autres applications.
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Source : https://blogs.which.co.uk/technology/tvs/smart-tv-spying-weve-investigated/

En effet, l’intérêt des utilisateurs est repéré afin de proposer des publicités plus ciblées pour mieux répondre aux préférences de ces derniers.
Les constructeurs incluent, en principe, des clauses dans leurs conditions générales d’utilisation, mais elles ne sont pas assez claires pour le consommateur final. Or, ces derniers ne savent pas exactement ce qu’ils consentent en cliquant sur la politique de confidentialité de la TV.
Si Facebook et beaucoup d’autres plateformes Internet sont capables de proposer des publicités personnalisées sur les ordinateurs des internautes selon leurs comportements, la même chose est valable pour les Smart TV. Ces dernières sont tellement « smart » qu’elles peuvent analyser les chaînes TV ou les films que le spectateur regarde, afin de lui proposer des pubs susceptible de l’intéresser. Par exemple si un spectateur regarde des émissions culinaires, il est fort probable qu’il reçoive un pop-up l’invitant à acheter un nouveau four.
Des rapports des consommateurs testant des nouveaux produits sur le marché, ont déjà montré que les TV intelligentes utilisent un système, qui surveille les vidéos qui ont été regardé sur YouTube ou en DVD. La technologie est connue dans le domaine de la télévision comme la reconnaissance automatique du contenu, ou ACR. Il a donné naissance à toute une industrie secondaire axée sur la collecte et la monétisation des informations sur le comportement de visionnage des téléspectateurs directement à partir de leurs propres TV.
Les compagnies envoient cette information à des parties tiers qui peuvent être des cabinets de conseil ou des agences publicitaires – les deux intéressés par la création des publicités ciblées.
En général, des groupes comme Samsung et LG essaient de montrer qu’ils respectent certaines règles. Ils décrivent, dans leur politique de confidentialité ce qu’ils font avec les données des utilisateurs. Le problème réside dans le fait que souvent les utilisateurs ne lisent pas ou ne comprennent pas ces clauses.
En outre, cette « procédure » permet aux constructeurs de laisser ouverte la possibilité d’inclure des publicités ciblées pour chaque type d’audience. La bonne nouvelle est que l’utilisateur n’est pas obligé d’accepter toutes les conditions.
Par conséquent, tous les constructeurs gagnent de l’argent en échange de publicité. Cette argent gagné, leur permet de vendre leurs produits à un prix plus compétitif. Cependant, ces pratiques ont placé les experts de la protection de la vie privée en alerte.


Screenshot_2015-10-23-14-24-59-2 Etudiante en Master 2 Droit de l’économie numérique et titulaire d’un Master Droit international et droit de l’Union européenne,  je suis inspirée par l’évolution des NTIC et leurs problématiques juridiques. J’ai un vif intérêt pour  le droit de la propriété intellectuelle appliqué aux nouvelles technologies.