Comment attirer les jeunes dans la rue pour qu’ils expriment leurs aspirations ? Beaucoup de chercheurs se posent cette question, que veulent les jeunes d’aujourd’hui ? Les jeunes d’aujourd’hui ont-ils  un idéal collectif ? La loi El Khomri sur le travail a été l’occasion pour certains jeunes d’exprimer leurs inquiétudes sur les orientations économiques du gouvernement. Á cette occasion,  certains acteurs du web ont émergé dans le débat public comment change.org. Cette plateforme a été à l’origine de l’e-mouvement social
Les générations Z et Y et les réseaux sociaux
Depuis la fin des Trente Glorieuses, s’enchaînent des crises économiques. Les périodes de prospérité sont rares, voir quasi-inexistantes au niveau des pays industrialisés. La conséquence de cette étape est le chômage, qui se trouve toujours à un niveau très élevé dans les pays industrialisés. Il y a une constance économique, pour les générations Y et Z, c’est le chômage de masse. Ces générations savent qu’elles vont vivre dans un monde avec un niveau de chômage important. Les deux catégories sociales professionnelles les plus touchées par le chômage sont les seniors et les jeunes.
L’émergence des réseaux sociaux a commencé au début des années 2000 avec le Web 2.0. Les réseaux sociaux ont changé nos modes de vie. Ils ont aussi changé nos rapports aux entreprises et la façon donc nous pouvons voir le monde.
Le contexte de la loi du travail  de la ministre Myriam El Khomri
ElKhomriL’avant-projet de loi El Khomri sur le travail vise à  rendre le travail plus flexible pour les entreprises. Il change plusieurs grands principes de la législation actuelle comme la supériorité  des référendums d’entreprise sur les accords de branches. Cette loi n’était pas destinée à être lue par le plus grand nombre car elle fait plus de 130 pages. Pour exclure les citoyens du débat, le texte est idéal.
L’analyse de la plateforme Change.org

Logo de Change.org
Logo de Change.org

Aujourd’hui, le Web 2.0, c’est le collectif qui prime sur l’individualité. Vous trouverez toujours quelqu’un avec la patience et le talent de vulgarisateur porter votre texte devant le grand public sur des plateformes Web qui permettent de toucher rapidement un large public, comme change.org.
La plateforme change.org est fondée, en 2007, aux États-Unis par Ben Rattray. Elle s’est internationalisée très vite. Dans les premières années de son existence, elle  visait surtout les grandes ONG  comme Amnesty International. Elle a su adapter sa stratégie très vite. Elle veut donner le pouvoir de changer les choses en laissant une pétition.
Le web peut-il changer les choses en matière en matière de mouvement sociaux
Aujourd’hui, les mouvements sociaux ne se managent plus comment avant. L’époque a changé, le web et les chaines  d’informations continues bousculent la pratique des manifestations sociales. Une bonne manifestation n’est pas forcément celle qui a réussi à réunir plus de personnes, mais celle qui aura réussi à développer un message simple. Pour être compris par le public, il faut mettre dans son mouvement un des trois mots formant la devise, « liberté, égalité, fraternité ». Votre mouvement n’a pas nécessairement besoin d’être relayé au début dans les médias traditionnels, il doit plutôt s’inscrire dans une stratégie multicanale. Dans un premier temps, il est important  de construire une bonne image sur les réseaux sociaux. Les journalistes ont perdu beaucoup de crédibilité  auprès du grand public. Le plus important : vous devez être capable de construire une histoire sur votre mouvement.
Les médias se méfient  beaucoup du Web. Ils ont perdu un monopole qui est celui d’être intermédiaire entre le public et les acteurs. Dès lors qu’un mouvement vient  du Web, les médias traditionnels et leurs experts économique essaient soit de décrédibiliser votre mouvement, soit de l’amplifier. Si nous prenons l’exemple de la loi El Khomri, les médias n’ont pas tardé à mettre en doute les signatures sur les plateformes.
La place des acteurs traditionnels dans ce mouvement
Les syndicats français
Les syndicats français

Dans un premier temps, j’aurais pu expliquer que ces plateformes vont ubériser les syndicats, ce mouvement m’a amené à penser le contraire. Les deux acteurs pourraient créer des effets de synergie.
Ces e-mouvements sociaux  pourraient être le prélude d’une nouvelle forme d’organisation. On ne sait pas ce que sera cette génération au niveau de la politique puisqu’ils ne manifestent plus. Cette génération est passée du vote traditionnel de gauche avec une envie de changer le monde à un vote d’extrême droite protestataire ou à de l’abstention.
Aujourd’hui, vous pouvez avoir une noble cause à défendre, si vous n’arrivez pas à la faire partager, elle restera une noble cause.
 
 
 

A propos de Louchard Guillaume