Petit à petit, l’avènement des technologies numériques s’insère dans notre vie quotidienne, allant jusqu’à bouleverser nos vies et changer la face du monde.industrie 4.0
La révolution numérique a pour force d’interconnecter en temps réel des offres et des demandes qui s’ignoraient. Les cloisons entre filières, branches et métiers vont tomber pour laisser la place au génie de l’hybridation, du collaboratif et de l’instantané. Dans ce nouvel environnement, nous allons voir si la France peut rester dans la course à l’innovation face à son ami et rival de toujours: l’Allemagne.
Le monde doit faire face à des changements sans précédent, changement climatique, épuisement des ressources naturelles, accroissement de la population, essoufflement économique. Pour faire face à ces grands enjeux et réaffirmer son leadership, l’Europe doit développer la compétitivité de ses entreprises, augmenter son niveau de productivité et ses capacités d’investissement et d’innovation.
L’ « Usine du futur » est un concept générique qui s’inscrit dans une prise de conscience collective au niveau européen. Elle a pour but de répondre simultanément aux transitions écologiques, numériques, organisationnelles et sociétales.
L’avènement de nouvelles technologies permet désormais de moderniser l’outil productif et d‘accompagner les entreprises dans la transformation de leurs stratégies d’affaires.
Malgré une volonté clairement affichée de la part de l’Europe pour développer son économie numérique et notamment la robotique, la situation de l’industrie française reste préoccupante et nous accusons un retard d’investissement de l’ordre de 40 milliards d’euros. Notre parc de machines a dix ans de plus que le parc allemand. Nos usines ferment régulièrement.

« L’industrie du futur » made in France

Emmanuel Macron réunissait le 18 mai 2015 à Nantes les acteurs mobilisés en faveur de la réindustrialisation autour du projet Industrie du Futur, nouvelle matrice de la stratégie industrielle. L’ « Industrie du futur » à pour objectif de moderniser l’outil de production et d’accompagner les entreprises dans la transformation de leurs modèles d’affaires, de leurs organisations, de leurs modes de conception et de commercialisation, dans un monde où les outils numériques font tomber la cloison entre industrie et services.
Avec « l’Industrie 4.0 » ou « Usine du futur », nous passons d’une production de masse à une production personnalisée à grande échelle et à l’explosion des services avec le « tout connecté ». Alors comment faire pour que l’Industrie France ne rate pas ce virage technologique et humain ? Un enjeu primordial, notamment pour notre tissu de PME.
intégration de la téchnologie numériqueLa France est en 25ème position mondiale en 2014, selon les indicateurs NRI (Network Readiness Indicators) mesurant la propension des pays à exploiter les TIC. Notre pays doit combler le gouffre entre un consommateur hyper connecté, agissant et échangeant en temps réel sur le réseau et le monde de l’entreprise peu ou pas assez numérisé dans lequel la culture numérique reste inexistante ou faiblement diffusée. Pour l’intégration des technologies numériques par les entreprises, la France enregistre une note de 0.31, soit la note la plus faible en valeur des cinq volets de l’indice DESI 2015.Les entreprises française et notamment les PME doivent mieux exploiter les possibilités offertes par les ventes en ligne et les ventes à l’étranger.Tableau récap intégration de la téchnologie numérique-
Il est désormais établi qu’une entreprise mature numériquement améliore ses performances sur deux points. Un développement du chiffre d’affaires grâce à une meilleure connaissance du client, permettant de lui proposer des produits ou des services mieux adaptés. Une baisse (ou une maîtrise) des coûts grâce à l’augmentation de l’efficacité des processus et des décisions de l’entreprise.

Le programme français repose sur cinq piliers :

  • Développement de l’offre technologique pour l’Industrie du Futur : accompagnement des projets structurants tels que les imprimantes 3D, les objets connectés, la réalité augmentée.
  • Accompagnement des entreprises vers l’Industrie du Futur : Un accompagnement personnalisé proposé par les régions avec l’appui de l’Alliance pour l’Industrie du Futur pour des diagnostics. Un accompagnement financier par un soutien aux entreprises qui investiront dans la modernisation de leurs capacités de production.
  • Formation des salariés : La montée en compétence des salariés de l’industrie et la formation des prochaines générations aux nouveaux métiers.
  • Renforcement de la coopération européenne et internationale, en particulier avec l’Allemagne via des projets communs, des projets pilotes ou de développements technologiques.
  • Promotion de l’Industrie du Futur : Afin de mobiliser tous les acteurs de l’industrie et pour faire connaître les savoir-faire français, notamment à travers des projets vitrines et des évènements internationaux.

L’industrie du futur sera donc agile car nécessite une vision très large de son environnement, de son marché et de la concurrence pour répondre au mieux à une demande en perpétuelle évolution et permettant de changer rapidement des technologies obsolètes. Elle sera également engagée car doit placer le capital humain au cœur des projets et des réflexions stratégiques en engageant la responsabilité de chacun et en stimulant le travail collaboratif.

« L’Industrie 4.0 » made in Allemagne

Le concept d’« Industrie 4.0 » vient d’Allemagne et fût introduit en 2010 à Hanovre lors du salon de la technologie industrielle (« CeBIT »). Soutenu par la chancelière Angela Merkel lors du salon de 2012, ce projet industriel définit une nouvelle organisation des usines, ayant pour but d’apporter des solutions plus personnalisées aux clients, grâce à une flexibilité accrue de la production et l’optimisation des ressources.
Si l’on utilise les Smartphones et internet au quotidien pour communiquer et partager des informations, pourquoi ne pas en faire de même dans nos usines ?
Voilà le choix de l’Allemagne pour ancrer sa suprématie face à la concurrence accrue des pays émergents. Cette nouvelle orientation voulue par l’Allemagne est cruciale pour la survie de son industrie et doit s’inscrire comme une véritable rupture afin de lui conférer un avantage compétitif dans la durée.

Le projet « Industrie 4.0 » vise à :

  • Créer un nouvel imaginaire collectif industriel.
  • Rechercher des effets de coopération : expérimenter ensemble.
  • Accentuer le rôle des grosses PME et des ETI (entreprises de taille intermédiaire).

L’« Industrie 4.0 » est annoncée comme la 4ème révolution industrielle. Cette révolution se base sur l’intelligence numérique et combine l’internet des objets connectés, le cloud, les systèmes de simulation et autres capteurs pour imaginer un nouveau mode de fabrication des produits grâce à ses systèmes intelligents.Notons également que la concrétisation de l’Industrie 4.0 a été rendu possible par la coopération d’industriels, de centres de recherches, d’institutionnels et du gouvernement allemand.
intégration de la téchnologie numérique- Allemagne
L’Allemagne obtient un score de 0.4 sur l’intégration des technologies du numérique selon l’indice DESI 2015, score supérieur à la moyenne européenne. Malgré une moyenne convenable par rapport aux autres pays membres de l’Union Européenne sur le e-commerce, l’Allemagne doit, selon la Commission Européenne, encore mieux exploiter les possibilités offertes par les médias sociaux, le cloud et les applications.

Leviers de la transformation numérique en France.

L’expression « Usine du futur » a conquis un droit de cité dans le débat sur l’industrie nouvelle et ses enjeux. L’Allemagne peut s’enorgueillir d’avoir réussi, très tôt, à concilier le double défi de la modernisation de l’outil productif et de conception et le développement de nouvelles technologies de production.Graphie investissement Europe
La France a pour objectif de rattraper le retard de ses entreprises industrielles, de favoriser leur développement à court terme et moyen terme avec des solutions technologiques, de leur faciliter l’accès aux marchés internationaux, et enfin, de créer un écosystème favorable à l’accueil d’usines du futur ou de développeurs de technologies. L’environnement est certes favorable, dû aux nombreux plans européens et nationaux pour favoriser l’essor d’une « Industrie du futur ». Il reste néanmoins certains verrous à lever.

9 solutions industrielles sont proposées par le ministre de l’économie, de l’Industrie et du Numérique :

  • Nouvelles ressources – De nouveaux matériaux bio-sourcés et recyclés pour toutes les industries
  • Ville durable – La ville économe de ses ressources, du producteur au consommateur
  • Mobilité écologique – Une mobilité moins chère, plus libre, plus respectueuse de l’environnement et plus sûre au quotidien
  • Transports de demain – Un transport des personnes et des marchandises plus écologique et plus compétitif
  • Alimentation intelligente – Un parcours de soins plus performant grâce à l’innovation médicale et digitale
  • Économie des données – Une meilleure gestion et valorisation des données dans les entreprises et dans les services publics
  • Objets intelligents – L’internet des objets pour améliorer le quotidien
  • Confiance numérique – Un environnement numérique de confiance plus protecteur des entreprises et des individus
  • Médecine du futur – Une alimentation sûre, saine, durable et exportable

 
Jamais l’espèce n’a bâti de réseaux aussi gigantesques, fluides et ouverts, qu’elle ne le fait aujourd’hui grâce aux technologies de l’information et de la communication. Tout porte à croire que nous ne sommes qu’au début de grands bouleversements, économiques et sociétaux. L’enjeu majeur pour l’entreprise est d’être en capacité de tirer le meilleur de ce mouvement, itératif, évolutif et disruptif.
 
Désiré Bruckmann PhotoDESIRE BRUCKMANN
Analyste et Veilleur Stratégique
En cours de spécialisation en E-business et Web-marketing.
Étudiant en Master 2 « Commerce Électronique » (Université de Strasbourg) et titulaire d’un Master 2 « Marketing, Gestion Relation Client, Développement d’affaires ».

A propos de Désiré Bruckmann

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