Un programme d’éducation en cybersécurité a été introduit et lancé dans le cycle d’études pour les lycéens à la fin de leurs études secondaires. Ce projet, qui existe uniquement au sein du lycée Politsamaa Gynasium en Estonie centrale pour le moment, est devenu réalité grâce à l’assistance du gouvernement estonien et à la participation de l’OTAN.

Source image : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Estonia_stub.svg
Source image : https://commons.wikimedia.org

L’objectif au début, en 2014, était de terminer les préparations pour le 1er octobre 2015. Il y a quelques jours, les cours sont devenus une réalité et une classe de 17 garçons et une fille va poursuivre des cours de cybersécurité. Les lycéens vont apprendre des matières comme la cryptologie, la mécatronique,  la modélisation 3D et les fondements de la sécurité sur Internet. Pour renforcer le parcours avec des travaux vraiment pratiques, les écoliers vont apprendre en détail comment utiliser une imprimante 3D, qui a été achetée grâce aux dons et suite à la participation financière du lycée, mais aussi des lycéens eux-mêmes. Les enfants vont aussi apprendre comment construire et piloter des drones. Selon les enseignants, ce type d’enseignement est un vrai investissement dans le futur, y compris professionnel, des étudiants. De plus, avec l’idée de répandre ce programme, il y aura de plus en plus de personnes qui seront conscientes et préparés pour un futur digital, mais aussi pour les risques qui sont liés avec ce futur. Selon un des étudiants, Artam Kivisild, qui suit ces cours, l’intégration d’un tel programme scolaire est extrêmement importante et la société se basera de plus en plus sur les NTIC. Peu importe s’il s’agit des citoyens ordinaires ou bien des personnes avec des postes importants, des personnes au sein du gouvernement, la compréhension et la gestion du monde digital s’impose de plus en plus. L’enseignement est mis en place à cause de plusieurs facteurs qui sont à l’origine du projet. En première place, le marché du travail en Estonie et les besoins du XXIème siècle en termes des technologies émergentes exigent que le système d’éducation aide les jeunes à être mieux préparés pour un monde de plus en plus digitalisé. En deuxième place, le système d’éducation doit s’adapter lui-même pour proposer plus d’enseignement pratique. A cause de l’utilisation beaucoup plus pratique des NTIC, le processus d’apprentissage est adapté pour développer de la créativité et aussi du sens d’entreprenariat chez les étudiants. Une fois qu’ils auront acquis leur baccalauréat, les étudiants, qui ont poursuivi les cours en cybersécurité, obtiendront un certificat. Il est édité par l’organisation officielle paramilitaire de l’état – la Ligue de Défense (“Kaitseliit”). Il s’agit d’une organisation symbolique qui intègre tous les réservistes dans le pays. Par la suite, ces jeunes hommes et femmes vont devenir les premiers cyber-réservistes et, en cas de nécessite, auront les capacités d’aider leur pays. Le certificat a pour but de confirmer les connaissances en termes de cybersécurité de son possesseur et aussi de lui assister en cas d’orientation dans les études supérieures de ce même domaine.
L’éducation en cybersécurité est extrêmement logique quand on parle d’un des pays les plus “connectés” non seulement en Europe, mais aussi dans le monde. Déjà, plus de 95% des services administratifs de l’état sont en ligne. Il est possible de voter au niveau national et régional, signer des documents officiels, enregistrer une voiture juste en quelques clics. Le pays est considéré comme un des plus grands innovateurs dans le domaine d’e-gouvernement depuis 2001. L’Estonie est reconnu comme l’un des leaders en termes de cybersécurité par tous ses alliés au sein de l’OTAN. C’est peut-être l’une des raisons d’installer le centre d’excellence de l’OTAN CCDCOE à Tallinn. Autour de ce centre, nous pouvons identifier et retrouver une grande communauté et d’autres structures qui sont liées avec la cybersécurité. Développer un tel enseignement dans un tel environnement va préparer de nouveaux, futurs spécialistes dans le domaine, qui auront forcément un futur sur le marché du travail. Enfin, le pays, étant un membre de l’OTAN, a comme voisin la Russie. Le gouvernement estonien reconnait la menace des cyberattaques qui proviennent de la Russie et tient à assurer une “continuité numérique” de tous les services E-gouvernement, malgré les efforts des hackers russes. Pour y arriver, il est nécessaire de préparer des spécialistes qui seront à la hauteur.
Ce programme représente aussi un exemple parfait pour un pays où l’éducation devient de plus en plus digitalisée avec le but d’être numérisé à 100% en 2020. D’après le ministre de l’éducation et de la recherche Jürgen Ligi, chaque étudiant en Estonie a déjà un smart device et le but est d’inciter ces étudiants d’utiliser les appareils dans des buts éducatifs. L’Estonie a préparé un programme, focalisé sur la digitalisation et l’éducation avec exactement ce but d’intégrer les opportunités qui sont proposées par les smart devices dans les processus d’enseignement. La somme totale qui est consacrée pour réaliser ce projet est autour de 40 350 000 Euros.

A propos de Konstantin Kostov