Quand les réseaux sociaux se lancent à la recherche de vos proches en situation de danger. Hier soir peu après le début des attaques sur Paris les réseaux sociaux et la toile se sont mobilisés afin de venir en aide aux rescapés et aux proches inquiets.

  • • Facebook et le safety check

Facebook communique sur le safety check
Facebook communique sur le safety check

Facebook a lancé en 2014 la notification safety check ou contrôle d’absence de danger en français. Cette application a été développée au Japon suite au Tsunami de 2011. Elle avait pour but premier de rassurer les proches de personnes se situant à proximité d’un lieu de catastrophe naturelle. Elle a notamment été mise en place lors du tremblement de terre ayant détruit le Népal en avril dernier.
“Lors des crises, Internet peut être un outil puissant pour partager une information vitale et permettre aux gens d’entrer en contact avec leurs proches. L’outil de contrôle d’absence de danger a été créé afin de servir la communauté Facebook lorsque ça compte le plus. ” Voilà ce que Mark Zuckerberg le PDG de Facebook disait lors du lancement de cet outil.
Cette nuit c’est aux environs d’1h du matin que Facebook a lancé son contrôle d’absence de danger, qui a pris la suite des nombreux appels et SMS d’amis inquiets. Dans un premier temps, le réseau demande à la personne si elle se trouve bien dans la zone de danger, si c’est le cas Facebook demande à l’utilisateur s’il est en sécurité. L’utilisateur a aussi la possibilité d’indiquer que ses amis sont en sécurité ou de demander s’ils le sont.
“Vous allez bien ? Il semble que vous soyez dans la zone touchée par les attaques terroristes à Paris. Informez vos amis que vous êtes en sécurité”. Voilà le message que certains ont pu lire sur leurs smartphones ou ordinateurs s’ils se trouvaient en région parisienne la nuit dernière.
Facebook détermine les personnes présentes dans la zone de danger, soit via la ville qui est indiquée dans le profil de l’utilisateur, soit via l’emplacement actuel de la personne dans le cas où celle-ci est géolocalisée ; ou par d’autres signes comme la ville de la connexion internet par exemple.

  • • Twitter et ses nombreux hashtags

La nouvelle de ces attaques n’a pas mis longtemps à affoler la toile et les réseaux sociaux tel que Twitter où la diffusion de l’information est très rapide. Cela rappelle évidemment les évènements de Janvier dernier, et de nombreux hashtags sont apparus comme #prayforparis ou #jesuisparis. Mais parmi ces réactions, certaines avaient pour but l’organisation d’une chaîne de solidarité citoyenne complétement spontanée sans qu’aucune autorité n’y soit à l’origine. Le hashtag #PorteOuverte et ses variantes anglaise et allemande (pour les supporters germaniques de la rencontre France-Allemagne) ont réuni plus de 480 000 tweets. Ce hashtag proposait aux personnes qui se trouvaient dans les parages des attentats de trouver des hébergements ou des lieux pour se mettre en sécurité “chez l’habitant”, ou aux riverains de proposer d’accueillir ceux-ci. De plus des hashtags #RechercheParis ont vu le jour dans la soirée, où les proches de personnes se trouvant à proximité des attaques ont posté des photos demandant des nouvelles aux témoins, afin de savoir si leurs proches étaient en sécurité et de pouvoir avoir des nouvelles de personnes injoignables.

  • • Des internautes créés des solutions dans l’urgence et lancent une chaine de solidarité

Site porteouverte.eu
Site porteouverte.eu

Certains internautes en plus d’être actifs sur les réseaux sociaux ont créé des outils collaboratifs et communautaires. Des cartes regroupant les adresses des personnes proposant des hébergements sont vite apparues. Le site porteouverte.eu a été créé dans la soirée et regroupe les adresses et numéros de téléphone de personnes pouvant accueillir des rescapés.
Ce matin avec un peu plus de recul, ce sont des cartes regroupant les établissements de don du sang qui se propagent sur les réseaux sociaux et malgré l’état d’urgence et l’interdiction des rassemblements, les files d’attentes devant ces lieux sont déjà importantes et le relais sur les réseaux sociaux va surement accentuer cet élan citoyen.

  • • Le ministère de l’intérieur lance une plateforme en ligne

Plateforme d'alerte du ministère de l'Intérieur
Plateforme d’alerte du ministère de l’Intérieur

Le ministère de l’intérieur a mis en ligne une plateforme de dépôts de témoignages et de recensement d’éventuelles victimes afin de faire progresser l’enquête. Cette plateforme créée cette nuit reste difficilement accessible au vu du nombre de visites qu’elle rencontre. Ce qui amène à se poser la question : les réseaux sociaux sont ils plus efficaces que les autorités en termes d’information des proches et du public ?
Des questions peuvent se poser sur le rôle des réseaux sociaux pendant ce genre d’évènements. Pour certains ils sont d’une grande utilité pour relayer l’information et prendre des nouvelles des personnes potentiellement impliquées. Pour d’autre ils peuvent se révéler anxiogène et propager les rumeurs les plus incroyables ce qui rajoute de la peur à la peur. Le rôle des réseaux sociaux est assez ambivalent.
Un seul conseil, savoir se débrancher et ne pas croire toutes les bêtises que l’on peut voir passer sur nos écrans.
photo Mehdi BougaultMehdi Bougault
Étudiant en Master 2 Commerce Électronique au sein de l’Université de Strasbourg après avoir suivi un parcours en science de gestion, passionné de marketing et de stratégie notamment dans le monde du digital et du numérique.

A propos de Mehdi Bougault