Qui n’a pas rêvé de recevoir sa commande par Internet instantanément ? Le E-commerçant Amazon tend à satisfaire le client en ce sens en proposant un service de livraison par drone révolutionnaire…

A partir du mois d’octobre 2015, les indiens commandant sur Amazon auront la possibilité d’opter pour la « Prime Air delivery », livraison ultra rapide effectuée à l’aide de drones. La commande sera entre les mains du client en 30 minutes en moyenne. Ce mode de livraison sera pris en charge par des octocoptères, drones à 8 hélices horizontales munis d’un guidage GPS précis et pouvant transporter une charge utile de 2,30kg maximum.

Ce projet ambitieux arrive à aboutissement malgré quelques détails à optimiser. Bien que pouvant être considéré comme un rêve pour le consommateur impatient, cette forme de transit de marchandise peut pour d’autres s’apparenter à un cauchemar total dans lequel l’anarchie et le chaos seraient omniprésents.

Dans le monde consumériste, il est essentiel d’obtenir une livraison rapide limitant le contact avec les postes ou autres transporteurs et livreurs. Le drone parait donc la solution rêvée. Il ne serait pas étonnant d’y voir des drones livreurs de nourriture, ou de plis d’importances puisque ces derniers ne sont pas soumis au trafic routier ou aux horaires postaux. Chaque livraison serait envisagée comme une prestation sur-mesure sans nécessité de tenir compte des aléas classiques (sauf celui du poids limite de l’objet à livrer). Le colis arriverait à temps, la pizza serait toujours chaude et la boisson encore fraiche.

D’un point de vue plus juridique (voire sécuritaire), l’utilisation des drones dans tous les domaines est la cible actuelle du Droit tant national qu’international. En effet, ces petits outils pouvant être ludiques, professionnels, militaires voire terroristes, peuvent servir dans quasiment tous les secteurs d’activité. Sans revenir sur les politiques de survol par les drones d’installations protégées ou encore de l’Elysée, concentrons-nous sur ce que pourrait représenter l’usage de ces insectes robotisés volant dans le secteur du transport et de la livraison.

Amazon étant une structure gigantesque, il est évident que le nombre de drones déployés serait assez important. On assisterait donc à la création d’un « sous-couloir aérien » bien plus proche des personnes et créant de nombreux dangers de collisions, de blessures et de pertes matérielles. D’autre part, si plusieurs entreprises venaient à utiliser ce mode de transport, des risques encore plus accrus de collisions sont à envisager. Sans compter les pertes matérielles, la chute d’un drone constitué de plusieurs kilos de métal est un danger non négligeable en termes de sécurité publique. La question du vol et du piratage (plus secondaire, mais néanmoins présente) doit être mentionnée. Le drone peut facilement être détourné et sa marchandise volé. Sans rentrer dans les techniques alambiquées de détournement de GPS par reprogrammation, le simple lancer de filet sur l’engin suffit pour l’immobiliser et en subtiliser la marchandise tant attendue par le consommateur.
Enfin, pour les plus frileux, une croissance importante de ces machines volantes créée des nuisances sonores importantes du fait des hélices rotatives brassant de l’air.

Heureusement que nos pays d’Europe sont encore maîtres de l’usage de l’espace aérien et que cette question n’a pas encore été soulevée devant une commission du vieux continent. En attendant, il sera opportun d’analyser les retombées qu’aura ce mode de transport en Inde ou le trafic est déjà si dense !

MSbyNBMaxime SALAUN
Étudiant en M2 Droit des nouvelles technologies à l’Université de Strasbourg, je suis en attente perpétuelle des innovations aux services de l’Humain et contribuant à l’évolution raisonnée
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A propos de Maxime SALAUN