Depuis le 10 aout dernier impossible de passer à coté de cette annonce : l’entreprise américaine Google se réorganise autour d’une nouvelle entité, Alphabet.
En effet, les deux fondateurs de Google ont annoncé la mise en place d’une société mère baptisée Alphabet dont le rôle sera de centraliser et chapeauter toutes les activités de leur Groupe.
 

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Google est ainsi relayé au rang de simple filiale qui représentera tout de même le cœur d’activité du groupe et le moteur principal des revenus.
Au-delà du storytelling propre à la Silicone Valley se cache plus certainement une volonté de se conformer aux exigences des marchés financiers et également de l’Europe.
De prime abord, le discours des dirigeants véhicule un message typique de la Silicone Valley : se renouveler et donner plus de liberté à leurs activités innovantes.
Ainsi, leur souhait est sans nul doute de vouloir renouveler avec l’esprit Start Up qui semblait s’être effacé avec la bureaucratie installée depuis ces dernières années.
Dans l’optique de se conformer au mieux au principe numéro 2 des dix principes fondamentaux que Google avait publié lors de sa création à savoir «  Mieux vaut faire une seule chose et la faire bien », la firme de Mountain View expose ainsi sa volonté de mieux piloter toutes les entités représentant les dizaines de projets qu’elle a lancé ces dernières années.
Or, nul besoin de lire entre ligne pour comprendre que l’objectif principal de Google avec cette annonce est celui de séduire les marchés financiers par la transparence accrue de cette organisation.
Ces efforts dans la manière de gérer et de séparer clairement les activités rapportant de l’argent et celles qui n’en rapportent pas séduit les investisseurs. En effet, les nouveaux investissements dits d’avenirs tels que Google X relatifs à la robotique et à l’intelligence artificielle font perdre énormément d’argent au géant du digital.
Google n’a pour l’instant pas exprimé à quel degré il différenciera les activités d’Alphabet dans la publication des revenus de chaque activité, certaines questions fiscales ou encore juridiques se posent.
Fiscalement par principe, il n’y semble pas avoir d’intérêt à ne pas concentrer les entités qui permet généralement de lisser les pertes d’argent pouvant être engendrées par certaines. En revanche, certaines répercussions juridiques apparaissent.
 
S’agissant des accusations de Trust dont a pu faire l’objet Google, le fait que les activités concernées restent au sein de la firme d’origine, cette restructuration n’aura pas d’impact.
Néanmoins, certaines activités pour lesquelles Google a investi telles que la médecine seront concernées par l’augure de la différenciation. En effet, cela permettra au groupe d’arguer du fait qu’il n’est pas en position monopolistique du fait de ces différentes entités.
En définitive, Google n’est pas mort. Pour l’utilisateur lambda, les conditions d’utilisations restant les mêmes, il n’y a donc aucun impact en pratique.
Ce mouvement demeure simplement un changement capitalistique et de gouvernance.
A plus long terme il pourrait  néanmoins y avoir des conséquences sur les échanges de données que fera Google avec les autres entités du groupe et sur la manière dont la société pourra avoir accès à ces dernières. Ainsi, il sera moins aisé pour Alphabet de transférer certaines données qui n’auraient pas été explicitement donné par les utilisateurs entre ses différentes entités.
Annoncée depuis moins d’une semaine, cette réorganisation suscite déjà de vives critiques, moqueries ou encore bizarrerie. Entre l’immatriculation dans un paradis fiscale et le problème de titularité du dépôt de marque Alphabet par BMW, cette restructuration n’a pas fini de faire parler d’elle…

  

Audrey SERTILLANGE  Étudiante en Master 2 Gestion et Droit de l’Économie Numérique de l’université de Strasbourg curieuse de nature je suis passionnée par l’innovation et les questions juridiques qu’elle engendre. J’éprouve un intérêt particulier pour le droit de la propriété intellectuelle appliqué aux nouvelles technologies.

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A propos de Audrey SERTILLANGE