Dans un monde où la multibancarité domine et nos transactions deviennent de plus en plus complexes au quotidien, la gestion de nos comptes bancaires n’a de cesse de se complexifier. L’agrégation des données bancaires permet de centraliser les données relatives à tous les comptes d’une personne, pour que l’ensemble de sa situation financière soit présentée de manière claire.
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L’intérêt
L’agrégation des données bancaires a un côté très pratique. En effet, la présentation globale des flux et des soldes permet au détenteur du compte de mieux comprendre ses dépenses, d’améliorer la gestion du compte et de favoriser l’épargne.
D’autre part, les agrégateurs qui proposent le rassemblement des informations nécessaires pour rendre ce service disponible suivent un modèle économique basé sur la commercialisation des conclusions tirés après le traitement des données bancaires de leurs clients.
La problématique de propriété
Une question sur la propriété de ces données peut se poser. Malgré le fait que celles-ci soient relatives à la vie et aux activités du client, c’est la banque qui les produit et, par conséquent, elles appartiennent à la banque. Or, quand la banque elle-même propose le service de l’agrégation ce problème n’existe plus.
Les risques
Des risques divers liés à ce service font leur apparition dès que l’agrégation des données est proposée par un agrégateur non-bancaire. Dans le cas où la banque devient aussi agrégateur les problèmes mentionnés ci-dessous disparaissent.
Plus précisément, le talon d’Achille de ce service se trouve dans la vulnérabilité de la sécurisation des données. Tout d’abord, le client est censé de fournir à l’agrégateur ses codes et mots de passe pour que l’accès à ses informations soit effectif, tandis que dans un deuxième temps, les agrégateurs non-bancaires ne sont pas encore en mesure de fournir des plateformes de très haute sécurité.
Toutefois, il ne faut pas négliger que l’identifiant et le mot de passe fournis par la banque sont strictement confidentiels. Par conséquent, leur transmission à une personne tierce se considère comme une contravention à la convention de compte. Cette contravention présente un très grand risque pour le détenteur du compte qui en cas d’incident frauduleux ne peut plus s’en plaindre à la banque et se faire rembourser.
En outre, il faut noter que les agrégateurs non-bancaires ne sont soumis à aucune obligation de secret, tandis que les banques sont soumises au secret bancaire, selon lequel les données du client ne peuvent pas être divulguées sans son autorisation expresse.
Pour conclure, les données bancaires sont de nature vulnérable. Leur agrégation facilite la gestion de nos comptes, mais les risques demeurent toujours présents. C’est alors à chaque détenteur de compte de mesurer les bénéfices et les risques relatifs pour décider si ce service lui convient.

anna plessaAnna Plessa Etudiante en Master 2 Droit de l’économie numérique, inspirée par la problématique des données personnelles, le droit du numérique, le e-commerce et l’innovation.

A propos de Anna PLESSA