Après Amazon et le teasing de son service Prime Air, c’est au tour du géant de Mountain View de dévoiler ses ambitions pour le nouveau moyen de livraison que sont les drones. Un projet tout droit sorti du laboratoire secret GoolgeX, c’est à dire combien cette expérimentation représente une vision d’avenir pour le spécialiste de la recherche, au même titre que les lunettes connectées, le projet loon ou les voitures sans chauffeur.
C’est dans la région du Queensland au nord de l’Australie que l’entreprise californienne a expérimenté la livraison de marchandises par drone. Sur l’aspect technique, ces appareils se démarquent sensiblement de la concurrence. Ils ressemblent à une aile volante de 1,5m d’envergure et pesant 8,5kg, équipée de 4 moteurs pour lui permettre de décoller à la verticale puis de voler horizontalement tel un avion. Lors de la livraison, la machine se met en vol stationnaire à quelques dizaines de mètres de hauteur puis fait descendre la marchandise à l’aide d’un câble, le poids du colis pouvant atteindre 1,5kg. Une fois la marchandise récupérée, le câble remonte et le drone peut retourner à son point de départ ou à tout autre point GPS pour lequel il aura été programmé.
Même si le projet Wing est présenté comme un service pouvant permettre la livraison de produit de première nécessité notamment en cas de catastrophe, nul doute que le géant de la recherche voit également ces aéronefs comme un moyen de livrer des marchandises commerciales.

Crédit photo: www.engadget.com
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Cette expérimentation est le pendant de l’Amazon Prime Air, un service de livraison par drone en moins de 30 minutes après la commande. La firme de Jeff Bezos avait cependant une approche plus conventionnelle. Elle utilisait des drones que l’on trouve chez les professionnels, une plateforme quadri moteur qui devait se poser pour livrer la marchandise. Ce sont ces mêmes drones qui permettent aux professionnels de réaliser des prises de vues aériennes ou encore de surveiller les lignes de chemins de fer. Une frénésie pour ces objets volants qui gagne également les particuliers avec des modèles haut de gamme comme les DJI Phantom ou des modèles tout public du géant Français du secteur Parrot. Un engouement qui, parfois, peut mener à des situations dramatiques lorsque ces machines tombent dans les foules et conduire leur propriétaire devant les tribunaux.
Les géants du web s’intéressent de plus en plus aux drones, ce qui peut s’avérer très utile pour les industriels du secteur. Ils possèdent une puissance politique et financière favorisant le lobbying. En effet, les législations pour le vol des drones sont très disparates dans le monde. C’est notamment pour cela que Google a expérimenté son projet Wing en Australie, pays avec une législation favorable et avec des zones peu peuplées, plutôt que sur ses terres.
C’est ainsi qu’aux Etats-Unis, la Federal Aviation Administration n’envisage pas de laisser voler les drones pour un usage commercial, au grand damne d’Amazon qui en avait fait le requête.
Les positions des administrations pourraient bien évoluer avec la mise en place de groupes de lobbying réunissant les industriels du secteur et des entreprises importantes comme Google, Amazon ou DHL.
Cependant tous ces projets ne devraient pas se concrétiser avant un certain temps. Et pour cause, tous les intervenants étant confrontés en plus de règlementations sévères à des problématiques techniques. Ainsi les batteries alimentant les drones ne permettent souvent pas de dépasser les 20 minutes de vol, surtout si la charge transportée est lourde ; de ce fait ce transport nécessitera plus d’énergie. Les conditions météorologies en particulier le vent doivent être clémentes et une liaison GPS permettant au drone de se repérer et de rejoindre ses objectifs doit être disponible.
Une des principales incertitudes est l’accueil réservé par le public à l’exploitation commerciale des drones pour le transport de marchandises. A l’instar des autorités il n’est pas sûr que la population soit prête à voir une armée de ces machines voler à quelques mètres de leurs têtes.

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Thomas BRODHAG
Etudiant en Master 2 Droit de l’Economie Numérique.
Je suis passionné de nouvelles technologies, du droit qui les
encadre et plus particulièrement par la propriété intellectuelle.
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A propos de Thomas Brodhag